Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

n’ayant pas voulu reconnaître ses créances dans la liquidation qui fut faite de la Compagnie des Indes (Le Père Goriot).

Rastignac (Baron et baronne de) avaient, près de Ruffec (Charente), un domaine où ils vivaient à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe et où leur naquirent cinq enfants : Eugène, Laure-Rose, Agathe, Gabriel et Henri. Ils étaient pauvres, vivaient dans une retraite silencieuse, gardaient une imposante dignité et, ainsi que leurs voisins, le marquis et la marquise de Pimentel, exerçaient, par leurs attaches avec la noblesse de cour, une grande influence sur toute leur province. Invités parfois chez madame de Bargeton, à Angoulême, ils y virent Lucien de Rubempré et purent l’apprécier (Le Père Goriot. — Illusions perdues).

Rastignac (Eugène de)[1], fils aîné du baron et de la baronne de Rastignac, né à Rastignac, près de Ruffec, en 1797. — Il vint à Paris, en 1819, pour étudier le droit ; habita, d’abord, le troisième étage de la pension Vauquer, rue Neuve-Sainte-Geneviève, fut alors en relations avec Jacques Collin, dit Vautrin, qui s’intéressa particulièrement à lui et voulut lui faire épouser Victorine Taillefer ; devint l’amant de madame de Nucingen, seconde fille de Joachim Goriot, ancien vermicellier, et, en février 1820, habita, rue d’Artois, un joli appartement loué, aménagé et meublé par le père de sa maîtresse. Goriot mourut dans ses bras ; seul avec le domestique Christophe, Rastignac suivit le convoi du bonhomme. À la pension Vauquer, il s’était lié intimement avec Horace Bianchon, étudiant en médecine (Le Père Goriot). En 1821, à l’Opéra, le jeune Rastignac faisait rire deux loges des ridicules provinciaux de madame de Bargeton et du « fils Chardon » (Lucien de Rubempré) ; ce qui amenait madame d’Espard à quitter le théâtre avec sa parente, en abandonnant lâchement et publiquement le grand homme de province. Quelques mois plus tard, Rastignac courtisait le même Lucien de Rubempré, alors influent ; il acceptait d’être, avec Marsay, l’un des témoins du poète dans le duel qu’il eut avec Michel Chrestien, à propos de Daniel d’Arthez (Illusions perdues). Au dernier bal masqué de 1824, Rastignac retrouvait à la fois Rubempré, qui

  1. Il existe une première biographie abrégée d’Eugène de Rastignac, ainsi que le remarque une récente publication de M. S. de Lovenjoul.