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Schinner (Hippolyte) peintre ; fils naturel de la précédente ; d’origine alsacienne, reconnu seulement par sa mère ; élève de Gros, dans l’atelier duquel il noua des relations étroites avec Joseph Bridau (La Rabouilleuse). — Schinner se maria sous Louis XVIII ; il était alors chevalier de la Légion d’honneur et déjà célèbre. Travaillant à Paris, près de la Madeleine, dans un immeuble appartenant à Molineux, il en connut des locataires, madame et mademoiselle Leseigneur de Rouville, imita sans doute à leur égard la délicate conduite de leur bienfaiteur et ami Kergarouët ; fut touché de la cordialité que la baronne sut lui témoigner malgré sa pauvreté ; il aima d’une passion partagée Adélaïde de Rouville, et l’épousa (La Bourse). Lié avec Pierre Grassou, il lui donna des conseils excellents, dont ce médiocre artiste ne sut guère profiter (Pierre Grassou). En 1822, le comte de Sérizy chargea Schinner de décorer son château de Presles ; Joseph Bridau, qui s’essayait encore, acheva les travaux du maître, et même, dans un fugitif accès de gaminerie, se para de son nom (Un Début dans la Vie). La nouvelle autobiographique, l’Ambitieux par amour d’Albert Savarus, mentionna Schinner (Albert Savarus). Il était l’ami de Xavier Rabourdin (Les Employés). Il fit des vignettes pour les œuvres de Canalis (Modeste Mignon). On lui doit les plafonds remarquables de l’hôtel d’Adam Laginski, situé rue de la Pépinière (La Fausse Maîtresse). Vers 1845, Hippolyte Schinner habitait non loin de la rue de Berlin, près de Léon de Lora dont il avait été le premier éducateur (Les Comédiens sans le savoir).

Schinner (Madame), femme d’Hippolyte Schinner, née Adélaïde Leseigneur de Rouville, fille de la baronne et du baron de Rouville, officier de marine, habitait Paris, pendant la Restauration, avec sa mère, locataire d’une maison située rue de Surène et appartenant à Molineux. Orpheline de père, la future madame Schinner aurait alors attendu, non sans difficultés, la tardive liquidation de la pension paternelle, si l’amiral de Kergarouët, un vieil ami, ne l’avait discrètement secourue, elle et sa mère. Vers le même temps, elle soigna, pour une chute, son voisin Hippolyte Schinner et l’aima d’un amour partagé ; le don d’une petite bourse brodée par la jeune fille amena le mariage (La Bourse).