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Page:Comarieu - Elise Dumenil tome 1.djvu/15

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cette lettre, quel plaisir j’éprouverois à vous retracer les charmes de cette société, qui faisoit l’admiration même des étrangers, et frappa d’étonnement un des plus grands hommes de l’Europe[1]; de cette société qui, semblable à la beauté vraie dégagée d’une inutile parure, étoit plus agréable encore dans les jours où, réduite à son heureux comité, elle savoit unir toutes les ressources de l’esprit à la plus aimable simplicité ; de cette société, enfin qui, dans ce cercle étroit, comme dans ses réunions les plus nombreuses, offroit le tableau touchant de trois femmes charmantes rivales d’esprit et d’agrémens, inviolablement unies par une amitié bien plus extraordinaire que le sentiment fabuleux d’Oreste et de Pylade, et qui, comme on le raconte de ce dernier, a su résister au tems et survivre aux plus grands malheurs !

» Je me bornerai à une seule réflexion ; elle se rapporte à l’ouvrage qui fait le sujet de ma lettre. En remarquant la grace et la facilité du style, le ton excellent qui règne par-tout, les nuances fines et délicates qui marquent la con-

  1. Le prince Henri de Prusse.