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LES LOUPS-MARINS ET LEUR CHASSE

Comme chez le loup-marin de grève, les petits sont parfaitement blancs à leur naissance et ont un pelage soyeux d’environ un pouce de long. Si on les tue deux ou trois jours après leur naissance, leur fourrure est très belle, mais si on laisse passer plus de temps, et surtout, si le temps est au beau, le poil en tombe promptement, et la fourrure prend sa consistance et sa couleur normales. Chez l’individu âgé d’un an, le pelage devient blanchâtre sous le ventre, avec ça et là une petite tache noire d’à peu près la grandeur d’une pièce de dix sous. Ces taches ne sont pas toujours apparentes, très souvent, la couleur est uniformément d’un blanc sale. Sur le dos ils ont une large rayure de couleur grisâtre ou noirâtre.

À l’âge de deux ans, il s’opère un léger changement. Les marques se font plus nombreuses et ne disparaissent jamais ; les taches noires sont plus larges et se distribuent généralement par tout le corps. La couleur du dos n’est pas aussi foncée et uniforme. À la troisième année, les taches noires se sont tellement agrandies, qu’elles se touchent les unes les autres et forment des plaques d’environ la grosseur d’un œuf de poule ou un peu plus ; les taches commencent à pâlir et perdent leur relief.

Quelques femelles mettent bas à cet âge-là, mais le fait est rare.

À l’âge de quatre ans, on peut dire que, le loup-marin a presqu’atteint sa pleine croissance. Les deux longues raies noires, toutes spéciales, qu’ils ont sur le dos, et d’où, je crois, ils tirent leur nom, parce que leur forme ressemble à une harpe, commencent à apparaître ; les autres taches s’éclipsent graduellement à mesure que ces deux raies se font plus distinctes et s’accentuent jusqu’au temps, peut-être l’âge de neuf ou dix ans, où toutes deux