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LE MAJOR HENRY SCOTT

Je lui dis que je ne croyais pas que ce serait nécessaire, du moment qu’il pourrait me montrer l’endroit où il était entré dans le bois. Il m’affirma que ça lui était possible.

Le lendemain matin, à bonne heure, je partis à la recherche de la canne, après que le major m’eut montré l’endroit. J’avais remarqué que Madame Scott portait des bottines à talons français hauts, et comme elle était une personne de haute taille et de bon poids, j’étais sûr que les marques de ses talons étroits me donneraient une piste facile à suivre. Je ne m’étais pas trompé. Je la découvrais presque aussi rapidement que je pouvais marcher. C’était très amusant pour moi de noter tous les différents détours qu’ils avaient faits et les nombreux endroits où ils s’étaient assis pour se reposer.

À l’un de ces endroits je tombai sur la canne. Le major l’avait déposée à côté de lui, et l’avait oubliée en se relevant pour reprendre sa marche. Deux heures après avoir quitté la maison, j’étais de reavec la canne.

Le major n’en pouvait assez exprimer sa joie, et me pressa de questions pour savoir où et comment je l’avais retrouvée. Pour lui faire plaisir, je lui racontai comment il m’avait été facile de suivre les pistes de Madame Scott, que j’avais remarqué sur quel côté particulier elle s’était assise avec lui en différents endroits, comment il avait écarté certains obstacles, pour lui permettre de passer, etc., et finalement où il avait oublié sa canne.

C’est étonnant ! étonnant ! s’écria-t-il. Bien, M. Comeau, il n’y a qu’une chose que vous avez oublié de mentionner. Ma femme a cueilli dans un endroit, trois ou quatre belles framboises.

Je lui dis en riant :