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NOTRE VOYAGE DE RETOUR

le brave garçon, craignant que nous aurions froid, attisa toute la nuit. Par moments, il faisait terriblement chaud.

Nous fûmes debout de bon matin, parce que nous avions une longue et dure course devant nous, environ vingt-neuf milles de marche difficile. Nous réussîmes à découdre toute cette distance et nous arrivâmes à Bersimis la nuit tombée. À la rivière Bersimis, nous fîmes la rencontre de monsieur P.-C. Dupuis, gérant de la Compagnie Forestière de Bersimis, qui était venu au devant de nous avec cheval et sleigh et nous amena chez lui où madame Dupuis se multiplia en attentions envers nous.

Le plus vieux des Labrie, Alfred, se ressentit de sa marche dans la neige molle. Le lendemain matin, il souffrait d’un genou enflé ; de sorte que nous fûmes forcés de rester une journée de plus à Bersimis. Dans l’après-midi, M. Dupuis nous conduisit en sleigh à la Mission des Sauvages, où nous fûmes les hôtes des Rév. Pères Arnaud et Babel ; le premier des deux n’était pas seulement un docteur en théologie, mais aussi médecin. Il soigna le genou d’Alfred, si bien que le lendemain l’enflure était complètement disparue.

Comme la glace serrait la côte sur une certaine distance, les Pères et M. Dupuis insistèrent à nous y faire faire un trajet d’environ quatre milles dans leurs carrioles, ce qui nous fut d’un grand secours, et nous mit à vingt-trois milles de Manicouagan.

Un peu passé midi, nous étions à la Pointe-aux-Outardes, où nous prîmes un peu de repos et une tasse de thé chez monsieur J.-B. Ross qui, en dépit de son vieux nom écossais, est incapable d’articuler un mot d’anglais. Il nous manifesta grandement le désir de nous voir rester chez lui jusqu’au lendemain matin et nous prédit du mauvais temps. C’était