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Chasse au canard



MALGRÉ que nous ayions sur notre côte plusieurs espèces de canards, immigrants, résidants ou nomades[1], ceux qui offrent le meilleur coup de fusil ou qui sont les plus recherchés comme comestibles, ce sont les macreuses, dont il existe trois variétés : la macreuse veloutée, aux ailes blanches, la plus grosse, Œdemia fusca, communément appelée basque ; la macreuse noire, Œdemia americana, canard macreuse d’Amérique ; et l’Œdemia perspicillata ou la macreuse à large bec. Ce sont des immigrants à bonne heure ; ils nous viennent vers la fin de mars et nous restent jusqu’au mois de décembre, alors qu’ils émigrent au sud. Quelques-uns ici et là nichent sur la côte, mais le plus grand nombre s’en va dans l’intérieur et plus loin au nord. J’en ai vu qui nichaient sur le bord des grands lacs de l’intérieur et le long de la côte du Labrador. Ils se groupent en bandes immenses partout où ils trouvent une nourriture convenable, surtout à l’embouchure des grandes rivières. Leur principale nourriture est une sorte de petite moule noire, Mytilus, mais ils ne se privent pas non plus de menu fretin, de toutes sortes et de frai de hareng, dont ils semblent particulièrement friands, car lorsqu’ils tombent dessus, il faut bien des coups de fusils pour les faire déguerpir.

Vers la mi-mai, ils désertent le littoral et s’envolent en grandes bandes le soir vers l’intérieur, et à une telle hauteur qu’on les prendrait pour des hirondelles.

Je ne crois pas qu’ils couvent avant leur troisième année, vu qu’il reste en arrière un grand nombre de mâles et de femelles. Ces canards-là nous les appe-

  1. *Voir une liste d’oiseaux à la fin du volume.