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PREMIÈRES ANNÉES

— Voulez-vous, s’il vous plaît, dit-il nous les faire connaître ?

Nous nous remîmes un peu d’aplomb et nous balbutiâmes nos noms.

— Ha ! Ha ! Merci ! Maintenant, permettez-moi de vous redemander ce que vous cherchiez dans mon jardin.

Nous dûmes confesser que les melons avaient été pour nous le sujet de nos attentions.

— Bien, mes chers garçons, reprit-il, si c’était là tout ce que vous vouliez, pourquoi donc n’êtes-vous pas venus m’en demander ? Je puis vous en fournir, vous et vos amis, autant que vous en désirerez manger, et, voulant nous prouver la sincérité de ses bonnes intentions à notre égard : « Martha, fit-il en s’adressant à l’une de ses filles, va donc chercher un beau melon pour ces jeunes messieurs ».

Le jeune fille partit et revint bientôt avec un beau melon mûr et deux belles assiettes de porcelaine, et nous en servit deux grosses tranches.

— Allons, mes jeunes gens, dit le docteur ne vous gênez pas, mangez-en autant que vous voulez, nous en avons en quantité.

Nous essayâmes d’y goûter, mais, je ne sais comment, l’appétit du melon avait disparu, et nous laissâmes sur l’assiette la plus grande partie des deux tranches.

On nous adressa maintes questions, quel âge nous avions, quelle école nous fréquentions, etc., et c’est ainsi que le docteur nous tint, pendant plus d’une heure, sur des charbons ardents. Il nous dit d’aviser tous nos amis de venir le voir, qu’il serait enchanté de faire leur connaissance, mais qu’il n’aimait pas nous voir venir visiter son jardin la nuit par-dessus le mur,