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CHASSE AU LOUP DANS LE WYOMING

N’ayant plus aucun indice du premier, je crus devoir ne pas m’en occuper pour le moment, mais plutôt d’essayer de rattraper le deuxième. Apparemment, le premier coup de feu ne l’avait pas effrayé et je m’imaginai qu’il allait revenir. L’idée me prit de lui tendre un appât. Je coupai un morceau du cou du daim et l’attachai solidement par le milieu avec l’une de nos longes de corde d’un demi-pouce, et de soixante pieds de long. Déposant l’appât sur le sol, à l’extrémité de la longe je fixai l’autre bout de la corde à l’une de nos selles, et je me mis au guet.

Je n’eus pas à attendre longtemps. Bientôt, on se mit à tirer sur la corde, et je pus voir le coyote à travers le clair-obscur qu’il faisait, car nous avions laissé tout exprès, notre feu baisser. Mon fusil était prêt cette fois. Je fis feu, et l’animal n’eut pas même le temps d’échapper un gémissement. Le coyote avait au cou une blessure, qui l’avait presque complètement décapité. La carabine était une Winchester Express, calibre 50 !

Le sport était devenu trop intéressant pour en rester là, et successivement jusqu’à dix heures et demie je tirai deux autres coyotes et un renard croisé. Le lendemain matin, je partis à la recherche du premier coyote ; je trouvai son cadavre dans l’herbe à peu de distance du camp. La balle l’avait frappé sur le flanc en lui cassant l’os de l’épaule et quelques côtes, et était ressortie par le dos.

Nous avions souvent entendu des coyotes hurler pendant la nuit, et d’assez près, nous semblaient-ils ; le soir, ces hurlements vous trompent beaucoup sur leur distance ; mais je les avais toujours crus trop peureux pour s’approcher près d’un feu ou d’une