Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/101

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« Bouilhet » ; il a gémi plusieurs fois. Le temps était si beau, le soir la lune brillait si bien qu’à 10 heures je me suis promené dans le jardin, « à la lueur de l’astre des nuits ». Tu n’imagines pas comme je deviens amant de la nature ; je regarde le ciel, les arbres et la verdure avec un plaisir que je n’ai jamais eu. Je voudrais être vache pour manger de l’herbe. »

Mais il se rasseyait à sa table et laissait s’écouler plusieurs mois sans être repris du même désir.

Au commencement de l’année 1874, il se mit à « Bouvard et Pécuchet », sujet qui le préoccupait depuis trente ans. Ce devait être d’abord fort court, une nouvelle d’une quarantaine de pages ; voici comment l’idée lui en vint.

Assis avec Bouilhet sur un banc du boulevard à Rouen, en face l’hospice