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Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/105

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l’idéal, mais le confirme. Il m’a fallu pour « Bouvard et Pécuchet » trois voyages en des régions diverses, avant de trouver leur cadre, le milieu idoine à l’action. Ah ! ah ! je triomphe ! ça, c’est un succès ! et qui me flatte ! »

Il se disposait à partir pour Paris où il venait me rejoindre. C’était la veille de son départ, il sortit du bain, monta dans son cabinet ; la cuisinière allait lui servir son déjeuner, quand elle s’entendit appeler. Elle accourut ; déjà ses poings crispés ne pouvaient ouvrir un flacon de sels qu’il tenait dans la main. Il articulait des paroles inintelligibles dans lesquelles cependant elle distingua : « Eylau… allez… cherchez… avenue… je la connais. »

Une lettre de moi, reçue le matin, lui apprenait que Victor Hugo allait s’installer avenue d’Eylau ; c’était sans doute une réminiscence de cette nou-