Page:Commanville - Souvenirs sur Gustave Flaubert, 1895.djvu/55

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mois plus tard, en Angleterre, je le revois encore distinctement. C’était le moment de la première Exposition de Londres ; on m’y conduisit ; la foule me faisant peur, mon oncle m’assit sur son épaule ; je traversai les galeries dominant tout le monde et fus cette fois bien heureuse d’être dans ses bras. On me choisit une gouvernante, nous revînmes à Croisset.

Mon oncle voulut de suite commencer mon éducation. La gouvernante ne devait m’enseigner que l’anglais ; ma grand’mère m’avait appris à lire, à écrire ; lui se réservait l’histoire et la géographie. Il trouvait inutile d’étudier la grammaire, prétendant que l’orthographe s’apprenait en lisant et qu’il était mauvais de charger d’abstractions la mémoire d’un enfant, qu’on commençait par où l’on devait finir.