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didats qui ont milité pour qu’elle donne quelque chose ? Et chez eux, dans le Nord, elle a donné quelque chose. Renard tient à le dire : « Nous comptons dans le Nord 315 Syndicats, 76.000 syndiqués, 12 Coopératives fédérées avec 30.000 membres, 300 groupes avec 8.500 cotisants, des conseillers municipaux un peu partout, 8 députés, 105.000 électeurs socialistes. Si on savait faire ainsi converger l’action, on obtiendrait de grands résultats. »

Et Renard présente sa résolution :

« Le Comité confédéral est invité à s’entendre toutes les fois que les circonstances l’exigeront, soit par des délégations intermittentes ou permanentes, avec le Conseil national du parti socialiste, pour faire plus facilement triompher les principales réformes ouvrières. »

Et comme des sourires ironiques se font jour à la pensée de la bonne volonté et de la bonne foi politiciennes pour aider au triomphe des réformes ouvrières, Renard s’écrie : « Oui, rien ne pourrait résister à la Confédération unie au parti socialiste. Sans doute, il y a des traîtres dans le parti socialiste. Briand, par exemple, a monté le coup, pendant quinze ans, aux ouvriers les plus révolutionnaires. Mais on ne peut pas être plus sûr des hommes dans le mouvement syndical que dans le mouvement politique. » Il ajoute : « Ce n’est pas parce que mon fusil peut péter par la culasse, que je ne dois pas m’en servir, car, 99 fois 100, il partira dans la direction de l’ennemi. »

La théorie de Renard est combattue par Bousquet, secrétaire de la Fédération de l’Alimentation. Bousquet