Page:Compère Mathieu - Dernier mot des braves sans-culottes au Roi, 1792.djvu/10

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heur, si la soif de l’or n’éteignait pas dans leurs ames tout sentiment d’humanité, ils te conjureroient, ils te presseroient, les larmes aux yeux, d’abandonner leur cause, de séparer tes intérêts des leurs, de ne vivre que pour les Sans-Culottes, qui sont devenus les colonnes du trône ; c’est par orgueil, c’est par amour-propre, que les courtisans te font partager leurs dangers ; ils ne peuvent ignorer que ta protection est impuissante, de même que leur assistance est nulle et illusoire. Cette réflexion frapante te peint l’atrocité de leurs principes.

Les aristocrates et les feuillans doivent t’inspirer une égale aversion ; les premiers régnoient sous ton nom, et tu n’étois, dans leurs mains, qu’un fantôme de roi ; les autres t’ont fait descendre au triste rang de greffier de la nation ; tous les deux ont avili ou compromis ton autorité. Nous pouvons seuls t’environner de l’éclat qui convient au monarque d’un vaste empire, et dissiper les factieux qui rivalisent et morcèlent ton pouvoir. Prête une oreille attentive à tes enfans, qui n’ont oublié qu’ils te doivent obéissance que parce que, le premier, tu as méconnu les droits sacrés de la nature.