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LES PANTINS

le compère mathieu.

Monsieur Planchet, Isambert de Valcourt, vous êtes un grand scélérat ! Mais que fîtes-vous à Gisors, pour qu’on vous priât si poliment d’en déguerpir dans l’espace de vingt-quatre heures ?

valcourt.

Ne me rappelez pas cette circonstance, elle est affreuse ; je ne pourrais vous la raconter sans rougir, quoique ce ne soit pas là mon habitude. J’avais déjà deux fois fait couler dans le sein de mon épouse le venin infâme de la vérole, sans que cela m’empêchât de courir après le cotillon. Ce vieux jeanfoutre de L’Écluse allait à la picorée, et me proposa un jour une partie délicieuse avec la fille de notre hôte, jeune égrillarde, à qui la vue d’un vit ferme et nerveux produisait les plus voluptueuses sensations. Je ne me fis pas prier, et nous nous rendîmes,