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CXLIX

LES PREUVES CARTOGRAPHIQUES DES PREMIÈRES NOTIONS DES EUROPÉENS SUR LES ÎLES DU JAPON AVANT ET APRÈS SA DÉCOUVERTE


Par le comte Paul TELEKI (Budapest)


C’est à Marco Polo que l’Europe doit ses premières notions sur les îles du Japon. Son chapitre sur l’île de Zipangu est la seule source des géographes et cartographes du moyen âge et de la première partie du XVIe siècle. Ainsi toutes les légendes relatives à ces îles — ou plutôt à cette île, car Polo n’en parle qu’au singulier — toutes les légendes que l’on trouve sur les cartes de ces temps, ne sont que des résumés, plus ou moins pauvres, de ce chapitre.

La première carte sur laquelle se trouve le Zipangu est celle du moine vénitien Fra Mauro en 1459. La forme ronde de sa carte l’a obligé de placer toutes les îles de l’Asie dans l’espace qui lui restait entre ce continent et le cadre de la carte.

Behaim, l’auteur du célèbre globe de Nuremberg, place Zipangu entre 8° et 30° de lat. N. à environ 20° de la côte du continent asiatique, place qui lui fut déjà assignée par Toscanelli. Behaim lui a donné une forme rectangulaire. Waldseemüller, à qui l’Amérique doit son nom, la place sur sa carte de 1507 entre l’Asie et l’île qui représente l’Amérique du Nord, parallèlement à cette dernière, mais copiant en outre Behaim. Ainsi, Toscanelli, Behaim et Waldseemiiller ont créé le Zipangu typique qu’on retrouve sur la plus grande moitié des cartes de la première partie du XVIe siècle. La carte de ce dernier « la première avec le nom Amérique, » découverte il y a quelques années, devrait beaucoup changer les opinions sur