Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/136

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seulement, toute la vitesse dont le piston moteur est animé ; il dispose ensuite ce dernier à reprendre sa marche par degrés insensibles. Ce sont les plus subtiles prescriptions de la mécanique rationnelle mises en pratique. Aussi à Huelgoat, disent, avec l’auteur, tous ceux qui ont visité l’établissement, il est impossible d’apercevoir sur aucun point, la moindre manifestation matérielle de force vive, de chocs, de contre-coups ou de vibrations. Les mouvemens s’y effectuent avec un moelleux et un silence qu’aucune autre machine ne présente au même degré.

» Des parties organiques, M. Juncker passe à plusieurs dispositions qui, pour être secondaires, n’en méritaient pas moins une mention spéciale et détaillée ; mais vos commissaires ne sauraient s’y arrêter sans dépasser les limites du rapport dont vous les avez chargés. Ils ne peuvent cependant se dispenser de dire quelques mots d’une partie fort essentielle de la machine d’Huelgoat que M. Juncker appelle le balancier hydraulique.

» La puissance des machines jumelles proprement dites placées près de l’entrée de la galerie d’écoulement, se transmet aux pompes établies au fond de la mine, par deux systèmes de tirans verticaux. Des considérations étrangères aux principes de l’art, ont forcé l’ingénieur à construire l’un de ces attirails en bois. L’autre est en fer et ne pèse pas moins de 16000 kilogr. (environ 300 quintaux, anciennes mesures). À chaque mouvement descendant de la machine, cette masse de 16000 kilogrammes descend elle-même verticalement d’une longueur égale à l’amplitude de l’excursion du piston. Si l’on n’y avait pourvu à l’aide d’une équilibration convenable, pendant l’oscillation opposée de ce même piston, on aurait donc eu et cela en pure perte, à soulever la chaîne. Son énorme poids se serait ainsi ajouté à celui de la quantité d’eau que le refoulement amène sans cesse dans le tuyau de la pompe d’épuisement.

» Après avoir posé le problème, M. Juncker se livre, dans son mémoire, à un examen minutieux des avantages et des inconvéniens des divers modes d’équilibration adoptés par les mécaniciens. Quant à vos commissaires, il leur suffira de dire que celui dont M. Juncker a fait usage, est inhérent à la machine ; qu’il agit sans aucun intermédiaire de corps solides, et avec une continuité inaltérable, tantôt pour seconder la puissance tantôt pour mettre un frein à la libre descente du piston et des chaînes ; qu’il offre une sécurité absolue ; nous ajouterons, enfin, qu’il se fonde sur le principe même des machines à colonne d’eau et sur l’idée bien simple de placer tout l’appareil en contre-bas de la galerie d’écoulement.