Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

machines à colonne d’eau remplaceraient déjà, sur beaucoup de points, des moyens d’épuisement qui sont à la fois un objet de pitié pour le mécanicien qui les étudie, et une cause de ruine pour le capitaliste qui les emploie. Puisse la publicité que reçoit aujourd’hui le succès de M. Juncker, hâter un résultat que nous appelons de tous nos vœux, et qui contribuera certainement beaucoup au développement de la richesse nationale.

» Le mémoire, disons mieux, l’ouvrage dont nous venons de rendre compte à l’Académie, est accompagné de planches magnifiques à grand point où les ingénieurs trouveront tout ce qui leur importe de savoir sur la forme et l’ajustement des diverses parties de la machine d’Huelgoat. Nous devons ajouter, qu’il est rédigé avec méthode, avec clarté, avec précision, et, ce qui ne gâte jamais rien, avec une rare élégance. L’auteur, à chaque page, rend justice pleine et entière à tous ceux qui par leurs conseils directs ou par leurs travaux antérieurs lui ont été utiles. On voit que sa modestie est de bon aloi, que sa reconnaissance est sincère : comme tant d’autres, il ne se borne pas à faire strictement ce qu’il faut pour échapper aux réclamations. Ce bel ouvrage sera désormais le manuel obligé de tous ceux qui voudront exécuter de puissantes machines à colonne d’eau ; mais, on nous permettra de le dire, il doit avoir un autre genre d’utilité : après l’avoir lu, chacun pourra, par un nouveau nom propre, détromper ceux qui, bien à tort, se persuadent qu’aujourd’hui Paris absorbe tous les hommes d’élite. Le travail de l’ingénieur de Huelgoat, quelque peu disposé qu’on soit à une pareille concession, prouvera combien les connaissances théoriques puisées dans nos écoles, éclairent utilement le praticien ; combien de tâtonnemens, de mécomptes, de dispendieuses bévues elles lui épargnent ; enfin l’habileté consommée dont M. Juncker a fait preuve dans la conception et le placement de sa superbe machine, apprendra aux capitalistes, si d’autres exemples éclatans ne les ont déjà détrompés, que des ingénieurs français ne manqueront pas à leurs projets, quelque gigantesques qu’ils puissent être.

» Vos commissaires se seraient empressés de solliciter l’insertion du mémoire de M. Juncker dans le Recueil des Savans étrangers, s’ils n’avaient appris que l’Administration des Ponts et Chaussées et des Mines doit le publier très prochainement. Nous nous bornerons donc à proposer à l’Académie de vouloir bien accorder son approbation à ce beau travail, mais en regrettant que les usages n’autorisent pas la demande d’un témoignage de satisfaction plus éclatant ! »