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RAPPORTS.
Rapport sur une particularité de la jambe des Hydrocorises ou punaises d’eau, communiquée à l’Académie, dans sa séance du 27 juillet 1835, par M. le docteur Behn.
(Commissaires, MM. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Bory de Saint-Vincent, et de Blainville rapporteur.)

« C’est dans le but de confirmer la découverte de M. Carus et d’éclaircir ce qu’il peut encore y avoir d’obscur dans la circulation des insectes, que M. le docteur Behn a été conduit au fait curieux qu’il a annoncé dans une lettre adressée à l’Académie, le 27 juillet dernier, et qui a été renvoyée à l’examen d’une commission, composée de MM. Bory de Saint-Vincent, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire et moi ; fait que nous avons examiné avec M. Behn d’abord, et ensuite nous-mêmes, et en son absence.

» Voici en quoi il consiste :

» Si l’on prend la patte d’un jeune animal des genres notonecte, naucore, et en général de tous ceux de la famille des Hydrocorises ou punaises d’eau, appartenant à l’ordre des Hémiptères de Linné, et qu’on l’examine à un grossissement linéaire d’environ 100 diamètres, en ayant soin qu’elle fasse encore partie d’un individu bien vivant, on remarque, à la partie supérieure de la jambe, vers son articulation avec la cuisse, un mouvement plus ou moins sensible, plus ou moins rapide, mais, du reste, bien régulier, susceptible cependant d’être accéléré, ou ralenti, ou même suspendu pendant peu de temps, pour reparaître ensuite quelques momens après ; et cela aussi long-temps que le jeune animal continue à vivre ; et même, ce qui est digne de remarque, quelque temps encore après que la patte a été séparée du tronc.

» Voilà le fait ; il est indubitable. M. Behn en a rendu témoin non-seulement vos commissaires, mais encore quelques autres personnes. Reste maintenant à chercher comment et par quoi est produit ce mouvement, quel rapport il peut y avoir entre lui et le vaisseau dorsal, et enfin s’il a une action sur les fluides contenus dans l’animal, et si, par conséquent, il entre pour quelque chose dans la fonction de la circulation.

» Quant à la première question, on peut assurer, quoiqu’il soit presque impossible d’arriver à une dissection positive, que le mouvement est produit par une petite partie membraneuse de forme peu appréciable, placée