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M. Dupin est chargé de prier l’Administration de vouloir bien faire vérifier les renseignemens statistiques sur la population, indiqués comme inexacts ou douteux par M. Demonferrand.

Chirurgie.Exposé de deux nouveaux procédés pour remédier à l’absence congénitale du rectum et du vagin ; par M. Amussat.
(Commissaires, MM. Serres, Roux, Breschet.)

Le premier de ces deux procédés est relatif à une opération d’anus artificiel, pratiquée au périnée d’un enfant nouveau-né, pour suppléer à l’absence congénitale d’une partie du rectum. Dans cet enfant, l’anus et la vulve étaient bien conformés ; mais ces deux ouvertures communiquaient seulement avec le vagin. En outre, l’extrémité du gros intestin se terminait en cul-de-sac au-dessous de l’angle sacro-vertébral, et n’avait aucune communication ni avec l’anus, ni avec le vagin.

Le procédé opératoire auquel l’auteur a été conduit par de longues méditations, a consisté à faire une ouverture dans la région anale ; à aller chercher, par cette ouverture, l’extrémité du gros intestin ; à l’attirer vers la peau, et à l’y fixer par des points de suture, disposés de manière que la membrane muqueuse de l’intestin fît une certaine saillie au-dessus du niveau de la peau.

L’opération, pratiquée le 8 septembre dernier, a complétement réussi ; et l’on ne supposerait pas, dit l’auteur, en voyant aujourd’hui la jeune fille qui en a été l’objet, qu’elle eût subi une opération aussi grave. Il pense au reste que le procédé qu’il a employé dans ce cas particulier, pourrait l’être dans la plupart de ceux qui ont rapport aux vices de conformation du rectum.

Le second procédé, imaginé par M. Amussat, est relatif à une opération de vagin artificiel, pratiquée sur une jeune fille de 15 ans et demi, dans un cas d’absence congénitale de vagin et accumulation des règles dans l’utérus depuis deux mois et demi.

Le but principal que s’y est proposé l’auteur a été de désunir graduellement les parties soudées par l’absence du vagin. Il est parvenu, en effet, en quelques séances, à séparer le rectum de l’urètre et de la vessie, en déchirant les adhérences avec les doigts, et en maintenant la désunion au moyen de l’éponge préparée. Arrivé enfin à l’utérus, énormément gonflé par l’accumulation du sang menstruel, la ponction de ce viscère fut faite