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RAPPORTS.
Rapport sur les eaux proposées par diverses compagnies, pour servir à l’alimentation de la ville de Bordeaux.
(Commissaires, MM. Arago, Thénard, Girard, Dumas, Robiquet et Poncelet.)

« L’autorité administrative de Bordeaux ayant conçu le projet de faire arriver dans cette ville, et par un service régulier, toute la quantité d’eau nécessaire à sa consommation, plusieurs compagnies se sont présentées pour obtenir cette fourniture et ont proposé, les unes l’eau de la Garonne, les autres des eaux de sources plus ou moins éloignées. Les principales conditions exigées étaient que l’eau fût assez pure pour être employée à tous les usages auxquels elle est destinée, et assez abondante pour fournir environ de 2 à 300 pouces de fontainier par jour. Chaque compagnie a prétendu offrir ces avantages, et l’autorité locale, pour être mieux guidée dans le choix qu’elle avait à faire, a désiré consulter l’Académie des Sciences. En conséquence il nous a été adressé, par l’entremise de M. le Ministre de l’Instruction publique, une série de questions qui ont nécessité la nomination d’une commission mixte, et c’est au nom de cette commission que je viens soumettre le rapport suivant :

» La première chose qui se présentait à faire était nécessairement de déterminer la nature de ces eaux ; mais on conçoit qu’il devenait inutile pour le but qu’on se proposait, d’en faire une analyse rigoureuse et qu’il suffirait de connaître assez bien leur composition, pour s’assurer si elles sont de nature à pouvoir être employées à tous les usages ordinaires. Ainsi, par de simples essais aux réactifs, on a d’abord reconnu quels étaient les principaux corps qui les composaient, puis on a soumis une certaine quantité de ces eaux à l’évaporation, et nous avons déterminé exactement la quantité totale de résidu que chacune d’elles fournissait. Ces résidus étant obtenus, on les a traités successivement par l’alcool, par l’eau et par l’acide sulfurique, afin de pouvoir en isoler les différens sels qui les constituaient. Cette marche nous a permis de comparer les eaux de Bordeaux à celles qui alimentent notre grande cité, qui ont été examinées sous le même rapport et de la même manière.

» Pour n’avoir point à entrer ici dans tous les détails de ces expériences,