Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/393

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On a souvent agité la question de savoir si, en général, dans un lieu déterminé, l’aiguille d’inclinaison marquerait exactement le même degré à la surface du sol, à une grande hauteur dans les airs et à une grande profondeur dans une mine. Le manque d’uniformité dans la composition chimique du terrain, rend la solution de ce problème très difficile. Si l’on observe en ballon, les mesures ne sont pas suffisamment exactes. Quand le physicien prend sa station sur une montagne, il est exposé à des attractions locales ; des masses ferrugineuses peuvent alors altérer notablement la position de l’aiguille sans que rien en avertisse. La même incertitude affecte les observations faites dans les galeries de mines. Ce n’est pas qu’il soit absolument impossible de déterminer en chaque lieu la part des circonstances accidentelles ; mais il faut pour cela avoir des instrumens très parfaits ; il faut pouvoir s’éloigner de la station qu’on a choisie, dans toutes les directions, et jusqu’à d’assez grandes distances ; il faut enfin multiplier les observations beaucoup plus qu’un voyageur n’a ordinairement les moyens de le faire. Quoi qu’il en puisse être, les observations de cette espèce sont dignes d’intérêt. Leur ensemble conduira peut-être un jour à quelque résultat général.

MÉTÉORES LUMINEUX.
Étoiles filantes.

Depuis qu’on s’est avisé d’observer quelques étoiles filantes avec exactitude, on a pu voir combien ces phénomènes si long-temps dédaignés, combien ces prétendus météores atmosphériques, ces soi-disant traînées de gaz hydrogène enflammé, méritent d’attention. Leur parallaxe les a déjà placés beaucoup plus haut que, dans les théories adoptées, les limites sensibles de notre atmosphère ne sembleraient le comporter. En cherchant la direction suivant laquelle les étoiles filantes se meuvent le plus habituellement, on a reconnu, par une autre voie, que si elles s’enflamment dans notre atmosphère, elles n’y prennent pas du moins naissance, qu’elles viennent du dehors. Cette direction la plus habituelle des étoiles filantes semble diamétralement opposée au mouvement de translation de la terre dans son orbite !

Il serait désirable que ce résultat fût établi sur la discussion d’une grande quantité d’observations. Nous croyons donc qu’à bord de la Bonite, et pendant toute la durée de sa navigation, les officiers de quart devront être invités à noter l’heure de l’apparition de chaque étoile filante, sa hauteur angulaire approchée au-dessus de l’horizon, et surtout