Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/399

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Il semblait donc naturel de chercher, avec Mariotte, la cause des halos, dans des rayons réfractés par des cristaux flottans de neige, lesquels présentent ordinairement, comme tout le monde sait, des angles de 60 et de 90°.

Cette théorie, au surplus, a reçu une nouvelle vraisemblance, depuis qu’à l’aide de la polarisation chromatique, on est parvenu à distinguer la lumière réfractée de la lumière réfléchie. Ce sont, en effet, les couleurs de la première de ces lumières (de la lumière réfractée) que donnent les rayons polarisés des halos. Que peut-il donc rester à éclaircir dans ce phénomène ? Le voici :

D’après la théorie, le diamètre horizontal d’un halo et le diamètre vertical devraient avoir les mêmes dimensions angulaires ; or, on assure que ces diamètres sont quelquefois notablement inégaux !

Des mesures peuvent seules constater un pareil fait ; car si, par hasard, on n’avait jugé de l’inégalité en question qu’à l’œil nu, les causes d’illusion ne manqueraient pas pour expliquer comment le physicien le plus exercé aurait pu se tromper. Les cercles de Borda à réflexion se prêtent à merveille à la mesure des distances angulaires en mer. Nous pouvons donc, sans scrupule, recommander à MM. les officiers de la Bonite, d’appliquer les excellens instrumens dont ils seront tous pourvus, à la détermination des dimensions de tous les halos qui leur paraîtraient elliptiques. Ils verront bien eux-mêmes, que le bord intérieur du halo, le seul qui soit nettement terminé, se prête beaucoup mieux à l’observation que le bord extérieur ; mais il faudra, quant au Soleil, qu’ils ne négligent pas de noter s’ils ont pris le centre ou le bord pour terme de comparaison. Nous regarderions aussi comme indispensable que, dans chaque direction, on mesurât les deux rayons diamétralement opposés, car certains observateurs ont cité des halos circulaires, dans lesquels, à les en croire, le Soleil n’occupait pas le centre de la courbe.

VENTS.
Vents alisés.

Peut-être s’étonnera-t-on de nous entendre annoncer que les vents alisés peuvent être encore l’objet d’importantes recherches ; mais il faut remarquer que la pratique de la navigation se borne souvent à de simples aperçus dont la science ne saurait se contenter. Ainsi il n’est point vrai, quoi qu’on en ait dit, qu’au nord de l’équateur ces vents soufflent cons-