Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/414

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temps d’ajouter ces nouveaux documens et ces nouvelles preuves à l’appui de son premier travail.

M. Nicod désirerait que MM. les professeurs de clinique qui font partie de l’Académie, pussent lui fournir des occasions de soumettre au procédé qui lui est propre le traitement des fistules urinaires opiniâtres.

M. Beau adresse quelques propositions relatives au mécanisme des mouvemens du cœur ; propositions qui seront développées dans un mémoire que l’auteur annonce.

Météorologie.Extrait d’une lettre de M. Millet Daubenton à M. Arago, sur un météore lumineux.

M. Millet écrit que le vendredi 13 novembre 1835, vers neuf heures du soir, par un ciel serein, on aperçut dans l’arrondissement de Belley (département de l’Ain), un brillant météore. Sa course semblait dirigée du sud-ouest au nord-est. À son apparition, il avait déjà la forme d’un globe incandescent. Au-dessus du village de Belmont, il grandit et laissa derrière lui une traînée lumineuse qui semblait avoir 3 à 4 mètres d’étendue. Il y eut alors une détonation assez forte, semblable à celle du tonnerre. Le globe éclata près du château de Lauzières. « Il se dispersa, dit M. Millet, en une infinité de globules et de rayons lumineux de couleurs variées et d’un éclat éblouissant. Le tout paraissait occuper une longueur de 60 à 80 mètres sur une largeur de 40 à 50.

» M. Collon, agriculteur, allait se coucher lorsqu’il entendit la détonation. Il sortit aussitôt et vit la couverture en bois et chaume de sa grange en feu. Les remises, les écuries, les récoltes, les bestiaux, tout fut brûlé en quelques minutes.

» Aucun des observateurs de ce météore igné ne suivit de l’œil l’immense pluie de feu qu’il forma après avoir éclaté, jusque sur le toit même du fermier Collon ; ainsi l’on pourrait nier que cette pluie ait été la véritable cause de l’incendie.

» À un semblable doute, M. Millet répondrait que M. Collon et sa famille n’ont point d’ennemis connus dans le pays ; qu’un incendiaire n’aurait certainement pas choisi une nuit aussi belle, aussi claire que celle du 13 novembre pour commettre un crime ; que le feu prit simultanément sur toute la surface du toit ; enfin, que peu de minutes avant la détonation, plusieurs individus, et M. Collon lui-même, étaient sortis et n’avaient rien aperçu.