Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur les céréales, provient, comme on sait, de séminules, ou semences très ténues, très fines. Mais quel est le mode de fixation de ces séminules sur le grain ?

Selon l’auteur, les germes, ou séminules de l’uredo caries ne sont ni répandus dans la terre pour y être absorbés par les racines et transportés dans la plante par la sève, comme l’a pensé M. Decandolle, ni disséminés dans l’air pour y être absorbés par les pores corticaux des feuilles, comme l’a cru M. Banks ; ils sont fixés sur le péricarpe, particulièrement dans le sillon longitudinal du grain, et sur tous les points enfoncés de sa surface, d’où ils pénètrent dans l’intérieur de la plante lors de sa germination, et se fixent sur les points les plus favorables à leur développement.

Selon l’auteur encore, le grain carié, lors de sa maturité, laisse échapper ses séminules sur les grains qui l’environnent dans le même épi, et même sur les épis voisins ; par le battage, le criblage, le tassement des grains dans les meules ou les granges, les séminules sont transportées sur les grains sains ; la communication des germes peut avoir lieu même par le simple contact des grains sains avec les grains viciés, dans les greniers, etc.

Selon l’auteur, enfin, l’utilité du chaulage consiste précisément à détruire les germes fixés sur les grains, et ce chaulage a d’autant plus d’effet que les grains ont été plus frottés les uns contre les autres, et avec la substance préservatrice, c’est-à-dire que les germes ont été plus complétement détruits.

Salubrité et propreté publiques.Sur les causes des boues qui abondent dans les rues et sur les places de la capitale ; par M. Lenoir.
(Commissaires, MM. Dulong, Navier, Dumas.)

« Les eaux pluviales qui tombent, dit l’auteur, sur les chemins et les routes quelconques, traversent leur surface, atteignent le sol, le détrempent, et la pression des chevaux et des voitures, l’ascension capillaire même, font remonter ces eaux chargées des terres qu’elles ont délayées. Cela se fait lorsque tous les espaces sont remplis, et que la contiguïté des parties est parfaite.

» Il en résulte que ce sol délayé est rapporté en boue à la surface ; qu’il s’affaisse, et que les chemins et les routes se défoncent promptement. C’est leur base qui est rapportée en-dessus et dissipée en poussière.