Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/453

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tant secondaires que principaux des fleuves, l’auteur entre dans les plus grands détails sur ce qui concerne les barrages en général, sur les moyens de leur conservation, et sur les heureux effets d’un nouveau système qu’il a employé et auquel il a été conduit par l’expérience.

» Anciennement, lorsqu’il s’agissait de construire un barrage pour la fermeture d’un bras secondaire, car on n’attaquait jamais le bras principal, on partait de chaque rive, et au moyen de digues en fascinages, on s’avançait dans le lit de manière que les deux lignes ayant leurs origines sur les rives opposées, vinssent se rejoindre à peu près au milieu de la largeur du courant ; mais, comme ce mode de travail rétrécissait graduellement la section transversale, le volume d’eau à débiter qui restait le même, tendait puissamment à regagner dans le sens vertical ce qu’il perdait horizontalement, c’est-à-dire à rétablir l’aire de la section primitive en opérant de profonds affouillemens, dans lesquels l’ouvrage était souvent englouti, et cette méthode, très chanceuse pour les bras secondaires, était impraticable pour le bras principal.

» L’expédient qui se présente naturellement pour éviter ces graves inconvéniens, est de couvrir immédiatement le fond du lit sur toute sa largeur, et de continuer le travail de fermeture, de manière que l’action érosive soit toujours distribuée sur la ligne transversale entière, avec le moins d’inégalité possible, et ses effets transportés à l’aval de manière à n’être pas nuisibles sur la ligne du travail. Un massif de blocs de pierres, formant radier général d’une berge à l’autre, serait très propre à servir de base au barrage général ; mais cet expédient ne peut pas être applicable aux localités du Rhin, dépourvues de carrières, vu les embarras, les pertes de temps et les dépenses considérables que son emploi nécessiterait. Le problème résolu par M. Defontaine, est le remplacement de ce massif par une plate-forme composée des matières fournies par les localités : il a imaginé de composer son radier général d’un système de paniers de diverses formes, tressés avec les osiers des grèves et remplis avec le gravier du lit du fleuve. Par cet ingénieux procédé, des masses d’une pesanteur spécifique plus que double de celle de l’eau, et d’un poids absolu de 20 quintaux métriques, ont pu être échoués dans des positions convenables, et réunir à la condition de la stabilité, celle de pouvoir opérer à peu de frais la fermeture complète de tout le cours du Rhin. Les paniers étaient portés vides sur l’équipage ordinaire, qui se trouvait placé au large ; les graviers destinés à leur remplissage y arrivaient conduits par des batelets ; ces paniers, fermés après leur remplissage, étaient