Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/50

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M. Robiquet regarde comme très probable :

1o.Que l’azote presque pur qui se dégage des sources thermales de Néris, n’a pas été préalablement dissous et qu’il est simplement charrié par l’eau.

2o.Que ces sources n’étant point sulfureuses, on ne saurait attribuer l’azote qu’on y rencontre à de l’air atmosphérique dépouillé de son oxigène par des sulfures ; d’où il est permis d’inférer que l’azote qui se dégage des eaux sulfureuses elles-mêmes, n’a pas cette cause pour origine principale.

3o.Que l’azote qui se dégage spontanément des eaux de Néris, a appartenu à de l’air atmosphérique dont l’oxigène se retrouve en entier dissous dans l’eau où il est accompagné d’environ parties égales d’azote. C’est ce dernier gaz, d’après les observations de Marty, qui retient l’oxygène en dissolution. Lorsque l’eau est sulfureuse, cette portion d’oxigène doit nécessairement servir à transformer les sulfures en sulfates.

4o.Que la surabondance d’oxigène contenue dans les eaux de Néris, pourrait bien être une des causes principales de leur action sur l’économie animale.

5o.Que les sources de Néris n’éprouvant aucune modification soit de niveau soit de température dans les diverses saisons, ne sont point alimentées par les eaux pluviales, et que leur chaleur ne peut être attribuée qu’au feu central.

6o.Que la matière glaireuse produite par les eaux thermales et à laquelle M. Longchamp a donné le nom de Barégine, n’existe point en dissolution dans l’eau à l’état où elle se manifeste à nos sens ; mais qu’elle résulte d’une réaction pendant laquelle l’oxigène et l’azote contenus dans l’eau thermale sont mis en liberté et dont la plus grande partie reste comme emprisonnée dans les cellules de cette barégine.

7o.Que nous ne connaissons point encore l’état primitif de la substance azotée contenue dans les eaux thermales.

8o.Que la température élevée des eaux de Néris n’est point due, comme on l’a prétendu, à un amas de radicaux en combustion, car s’il en était ainsi elles contiendraient en solution une plus grande proportion des diverses combinaisons qui peuvent résulter de l’union de ces radicaux ou de leurs oxides, puisque la plupart de ces combinaisons sont très solubles.

La séance est levée à 5 heures.

A.