Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/506

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que l’on prenne les températures des rayons émergents ; on trouvera le maximum de température et la dernière limite obscure, rapprochés de la limite rouge. Ces effets seront plus marqués si la couche d’eau est plus épaisse. Le maximum se trouvera sur la bande rouge pour une couche d’environ 4 millimètres. En continuant à augmenter l’épaisseur du liquide interposé, on verra le maximum marcher toujours dans le même sens, et passer successivement sur les diverses parties du rouge, de l’orangé et du jaune. Il vient se fixer au commencement du vert lorsque les rayons ont traversé une couche d’eau de 300 millimètres d’épaisseur.

» La limite obscure se trouve alors beaucoup plus rapprochée de la limite rouge que dans le cas du spectre normal ; mais il existe encore un intervalle appréciable entre les deux ; intervalle qui est nécessairement plus grand pour les couches d’eau de 8 à 10 millimètres… Nous en conclurons qu’une portion de la chaleur obscure lancée par le Soleil, traverse des épaisseurs assez grandes de ce liquide, et parvient sans aucun doute sur la rétine à travers l’humeur aqueuse de l’œil sans y exciter pour cela la sensation de la lumière.

» Mais continuons l’exposition des changements opérés dans la constitution calorifique et lumineuse du spectre solaire par interposition des substances diaphanes.

» Si au lieu d’eau on emploie une simple lame de verre, les mêmes variations se reproduisent sur une échelle un peu moins étendue, c’est-à-dire que la dernière limite obscure du spectre normal et le maximum de température, marchent vers la partie la plus réfractée d’une quantité moindre que pour une couche égale d’eau.

» Dans tous les cas, les rapports d’intensité lumineuse existants entre les diverses parties du spectre, restent invariables à cause de la transparence des milieux traversés par les rayons solaires.

» Mais que l’on ôte la lame de verre incolore, et qu’on y substitue un verre coloré : le spectre lumineux sera totalement altéré. Si l’on emploie un verre bleu de cobalt, par exemple, l’orangé disparaît ainsi qu’une grande partie du vert et le milieu du rouge ; de manière que le spectre présente alors une série de zones lumineuses plus ou moins intenses, d’inégale largeur, entremêlées de bandes obscures. Un verre d’un beau violet efface ordinairement l’orangé et le jaune, et ne laisse que le rouge d’un côté, le bleu et l’indigo de l’autre. Enfin, un verre rouge ne livre passage qu’aux rayons de même couleur et intercepte presque complétement tous les autres.

» Or, en étudiant la distribution de la chaleur des bandes obscures et