Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/530

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des conclusions si lumineuses et si concluantes, que nous croyons devoir les consigner ici.

« Pour le pesage des voitures, M. Raucourt présente trois instruments, dans la composition desquels entrent les nouveaux dynamomètres.

» 1o. Demi-pont à bascule, qui a été construit et placé à Alfort, qui fait le service depuis le mois d’août 1834, et dans lequel il existe un système de leviers, comme dans les ponts à bascule ordinaires. Ces leviers transmettent l’action de la charge à trois dynamomètres. L’un indique la charge totale ; chacun des deux autres indique la charge portée par une des roues du train, en sorte que la somme des deux dernières indications doit s’accorder constamment avec la première. L’accord des deux résultats présente une vérification continuelle qui ne peut laisser aucun doute sur la justesse de l’opération ; le prix est estimé à 4,000 fr., et, en comprenant le transport et l’établissement du bureau sur place, 5,500 fr.

» 2o. Un autre instrument recevant à la fois, comme le premier, la charge des deux roues d’un train ; mais il n’y a pas de système de leviers. Le tablier sur lequel portent les roues est immédiatement suspendu à deux dynamomètres. Avec quelques précautions, chacun des dynamomètres indiquera la charge propre de la roue voisine, et, dans tous les cas, la somme de leurs indications donnera la charge du train. La disposition de cet instrument est très simple et économique ; il pourrait être facilement démonté, transporté et remonté dans un autre emplacement. Sa valeur est portée à 1800 fr., et, en comprenant le transport et l’établissement du bureau sur place, 3,000 fr.

» 3o. Un simple dynamomètre adapté à une petite chèvre portative ayant un cric par lequel on soulève la roue d’une voiture, dont le dynamomètre indique la charge. Il est nécessaire de remarquer que ce dernier instrument, quoique beaucoup plus simple, est du genre des premiers qui avaient été présentés par M. Raucourt, et dont l’usage avait donné lieu à des objections fondées qui ne s’appliquent point aux deux instruments mentionnés ci-dessus. On peut présumer toutefois qu’avec quelques précautions dans la pratique, avec lesquelles les préposés et les voituriers ne tarderaient pas à devenir familiers, l’usage des dynamomètres à chèvre deviendra par la suite très étendu. Ces instruments présentent ces avantages, que la voiture n’est pas obligée de passer dans un lieu déterminé. On peut la vérifier pendant qu’elle est arrêtée pour le service d’un octroi, et il suffira, la plupart du temps, de peser une seule roue pour voir ou non si elle est en contravention. Enfin, comme ils sont éminemment portatifs,