Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tembre 1834 : Quelle est la cause de la diminution que l’on remarque depuis vingt ans dans le nombre et le volume des sources ?

Suivant M. Fleuriau, c’est seulement depuis dix ans et non pas, comme on le dit, depuis environ vingt ans, que les sources ont diminué dans la contrée qu’il habite. Ce phénomène, il l’attribue exclusivement à une diminution dans la quantité d’eau qui est tombée sous forme de pluie. M. Fleuriau ne croit pas qu’il soit nécessaire d’en chercher la cause, ainsi que divers météorologistes l’ont fait, dans les travaux de dessèchement, d’irrigations, de canalisation ; dans les tranchées pratiquées tant pour les routes nouvelles, les mines et les carrières, que pour la grande division des propriétés, et qui ne permettent pas aux eaux souterraines voisines de la surface, de parcourir d’aussi longs trajets qu’autrefois. Quoique l’appauvrissement et la disparition des sources aient été, dans ces dix dernières années, pour le Poitou et la Charente-Inférieure une véritable calamité, les récoltes ne paraissent pas en avoir souffert. Ce fait curieux, notre auteur l’explique en remarquant que la diminution annuelle de la pluie n’a pas porté également sur tous les mois. Voici, au surplus, et presque dans les propres termes de M. Fleuriau, le résumé des observations météorologiques sur lesquelles il se fonde. Elles ont été faites à La Rochelle, de 1777 à 1793, et dans le canton de Courçon, de 1810 à 1833 inclusivement[1].

La diminution sensible des pluies ne date que de l’année 1825.

Les huit mois de février à septembre inclusivement ne reçoivent, à La Rochelle, en général, que des pluies médiocres, qui, étant bientôt absorbées par l’action du soleil, des vents et de la végétation, ne peuvent pénétrer assez profondément pour alimenter suffisamment les sources.

On voit, en effet, que la moyenne de ces huit mois n’a été que de 20 lignes 3 dixièmes par mois, dans les trente-deux années qui précèdent 1825, et que de 19 lignes 9 dixièmes dans les neuf dernières années, y compris 1833.

Les quatre mois d’octobre, novembre, décembre et janvier sont, en quel-

  1. Ces observations ont été faites d’abord à 4 et ensuite à environ 12 mètres au-dessus du niveau de la mer, savoir, les premières par feu M. Seignette, secrétaire de l’Académie ; celles de 1810 à 1829, à la Vallerie, par feu M. de Monroy, directeur (avec M. Fl.) d’un dessèchement de 6 mille hectares sur les bords de la Sèvre Niortaise ; finalement, elles ont été continuées à Courçon par M. Vincent. On a toujours employé le même udomètre, qui (on s’en est assuré) est encore parfaitement intact. Le sommaire de ces observations, jusqu’en 1827, est consigné dans les Annales de Chimie et de Physique de 1829, tome XLII, page 360. (Note de M. Fleuriau.)