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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/108

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0,7 millim. d’épaisseur fait monter l’indice à 36, tandis qu’une couche de 6 millim. du même liquide le porte jusqu’à 65. D’autre part, une lame de verre vert ou de verre noir opaque de 0,5 millim. d’épaisseur, qui fait descendre l’indice direct de polarisation à 12 ou 15, l’abaisse jusqu’à 2 ou 3 lorsqu’elle a une épaisseur d’environ 4 millim.

» Si au lieu du système particulier de tourmalines que nous venons de considérer, on emploie un système de tourmalines vertes, les lames interposées dans le trajet des rayons calorifiques produisent sur l’indice de polarisation des effets très différents, car les lames de verre vert et de verre noir opaque, qui faisaient baisser si considérablement l’indice de polarisation du système précédent, ne produisent ici aucun changement appréciable ; et le verre diaphane incolore, au lieu de laisser l’indice dans son état naturel, le diminue d’une quantité notable.

» Avec une couple de tourmalines vert jaunâtre, qui donnait directement 13 pour cent de polarisation calorifique, l’interposition d’un pouce de verre réduisait l’indice à 5 : et pour une autre couple de tourmalines d’un vert foncé, éteignant complétement la flamme de la lampe et polarisant 7 pour cent de chaleur, la diminution de l’indice causée par l’interposition d’une lame de verre ordinaire de 2 à 3 millimètres d’épaisseur, était telle, qu’on ne pouvait plus apercevoir aucune trace de polarisation sur des quantités de chaleur qui produisaient une forte déviation dans le galvanomètre. Cette même couple, exposée dans les deux directions principales des axes au rayonnement d’une lampe d’Argant, donnait encore une polarisation calorifique inappréciable ; la cheminée de verre tenait lieu dans ce cas de la lame interposée.

» Ainsi, il y a des circonstances où la chaleur rayonnante ne se polarise pas sensiblement par les tourmalines ; il y en a d’autres où elle se polarise presque complétement.

» Pour se former une idée exacte de ces singulières variations, il faut considérer qu’elles sont nécessairement des résultats complexes dans lesquels la quantité de chaleur, polarisée ou polarisable, se trouve soumise à l’influence absorbante des écrans traversés par le flux calorifique, influence que l’on sait être extrêmement diverse, selon la nature des substances dont les écrans sont formés. Or, puisque la proportion de chaleur polarisée n’est pas la même pour ce flux différemment modifié par la transmission, il semblerait en résulter, comme conséquence immédiate, que les rayons divers qui constituent les éléments du flux total, possèdent une différente aptitude à la polarisation.