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cornée, celle de la sclérotique, celle de l’iris, celle du ligament ciliaire, et celle de la rétine.

Zoologie.Note sur les Infusoires ; par M. Dujardin.
(Commissaires, MM. Dutrochet, Bory de Saint-Vincent.)

L’auteur commence par rappeler les deux principaux résultats contenus dans sa première lettre. (Voyez le Compte Rendu 1835, page 338.) Voici ces deux résultats, énoncés en peu de mots.

» Premièrement, une substance glutineuse exprimée ou exsudée du corps des entozoaires, ou des infusoires, forme dans l’eau des globules diaphanes, qui se creusent de vacuoles ou cavités sphériques occupées par le liquide, et se dilatent jusqu’à faire disparaître les globules dans l’espace de quelques heures.

» Deuxièmement, les globules hyalins regardés comme des estomacs dans les infusoires, ne sont autre chose que des vacuoles qui se creusent spontanément et indifféremment sur divers points de l’individu : ces vacuoles se dilatent, puis se contractent, jusqu’à disparaître sous un tégument lâche, à travers les mailles duquel le carmin pénètre avec l’eau pour les remplir, dans les expériences faites d’abord par Gleichen, et récemment par M. Ehrenberg.

» Depuis cette époque, j’ai continué à observer vivants des rhizopodes dans l’eau de mer fréquemment renouvelée, et à rechercher, dans l’étude approfondie des infusoires, les rapports qui existent entre les uns et les autres. J’ai surtout été guidé par une idée que m’a suggérée M. Bory de Saint-Vincent, après avoir vu les rhizopodes vivants. Il fut frappé de la grande analogie des prolongements filiformes de ces animaux avec les expansions des amibes ou protées, et appela mon attention sur ce point.

» En outre des diverses formes d’amibes prises pour autant d’espèces par Losana, j’en ai observé beaucoup d’autres, soit dans la couche de débris organiques entourant les plantes marécageuses pourries, soit dans les diverses infusions de matières végétales ou animales, et même dans la couche filamenteuse qu’on observe sur l’infusion de chair crue, après vingt jours de macération à 12° centigrades ; car, pour les trouver fréquemment dans ces infusions, il suffit d’être attentif à leur mouvement très lent au milieu des débris immobiles. Malgré la diversité prodigieuse de ces amibes, tantôt coulant comme une goutte huileuse irrégulière, tantôt émettant des prolongements obtus ou laciniés, ou même filiformes.