Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/168

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dans la théorie de la formation des filons, M. Arago a cru devoir appeler l’attention des naturalistes sur le fait suivant, emprunté à l’un des articles de la correspondance de l’Académie.

Une masse de cuivre natif, de 15 pouces anglais de long, de 15 pouces de large, de 12 pouces dans sa moindre épaisseur, et du poids de 137 livres anglaises[1], a été trouvée près de la rivière On-ta-naw-gaw, un des affluents du Lac Supérieur. Elle fait maintenant partie de la collection de Yale-College. Sa couleur est parfaite ; sa forme générale est plano-convexe ; ça et là, elle présente des incrustations de carbonate de cuivre, les surfaces triangulaires de rudiments de cristaux de cuivre pur, et des indices manifestes de la gangue dans laquelle la masse fut jadis enchâssée.

Des voyageurs assurent avoir vu une masse de même nature, mais beaucoup plus grande que celle du collége de Yale, une masse dont ils évaluent le poids à une tonne (1000 livres), dans le lit même de la rivière On-ta-naw-gaw.

Chimie organique. — Lettre de M. Eugène Péligot, concernant l’action du chlore, de l’iode et du brôme, sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides métalliques.

« La manière remarquable et maintenant assez nette dont le chlore, le brôme et l’iode se comportent en présence des substances organiques telles que l’alcool, la naphtaline et les différents carbures d’hydrogène, m’a porté à examiner l’action de ces trois corps sur les sels formés par les acides organiques et certains oxides métalliques. J’espérais obtenir ainsi des acides nouveaux plus oxigénés, que les acides employés, l’oxigène de la base se trouvant séparé du métal par suite de la combinaison de ce dernier avec le chlore, le brôme, ou l’iode.

Pour que l’expérience présentât quelque chance de réussite, il convenait d’ailleurs de choisir un sel dont le métal possédât beaucoup plus d’affinité pour les trois corps que je viens de citer, que pour l’oxigène avec lequel il se trouve combiné ; à ce titre les sels à base d’oxide d’argent se présentaient en première ligne, et avec d’autant plus d’avantage qu’on peut facilement les obtenir parfaitement privés d’eau.

  1. À l’époque de la publication de la Minéralogie d’Haüy, la plus grande masse connue de cuivre natif ne pesait que 10 livres : elle faisait partie du cabinet du collége des Mines, à Freyberg.