Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/271

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mée, et son livre n’offre d’intéressant que quelques détails sur les mouvements des étoiles.

» Tels sont les seuls savants arabes sur lesquels nous ayons quelques notions étendues ; encore ces notions sont-elles fort imparfaites.

» Il existe cependant un très grand nombre de traités astronomiques ; mais pour les uns, nous ne savons pas ce qu’ils contiennent (Wahan, Abounasra Alfarabi, Abdallah Ben Blassan, Ahmed Ben Mohammed al Sugan, etc., etc.) ; pour les autres, nous ignorons jusqu’aux noms de leurs auteurs ; ces traités restent enfouis dans quelques-unes des bibliothèques de l’Europe (à Leyde, à Oxford, à l’Escurial, à Constantinople), sans qu’on ait encore tenté aucune exploration de ce côté.

» Si nous passons aux astronomes persans et tartares-mongols, qui se sont appropriés les travaux de l’école arabe, nous sommes obligés d’avouer que nous ne les connaissons pas mieux, et personne ne saurait affirmer qu’ils n’ont pas su l’existence de la variation (notamment Olugh Beig, vers 1447, dont nous n’avons encore que des fragments). On a examiné, il est vrai, quelques-unes de leurs tables astronomiques et le calcul de la variation ne s’y trouve pas introduit ; mais M. Sédillot en a expliqué ainsi la raison :

« Pendant qu’Aboul-Wefâ observait à Bagdad, Ebn-Jounis rédigeait au Caire, sa grande Table Hakémite, et il n’avait alors aucune idée de la variation. Ce sont ses tables luno-solaires que les Persans et les Mongols ont adoptées et suivies ; elles se trouvent reproduites : 1o chez les Persans, dans les Tables Gélaléennes d’Omar Cheyam (1079) ; 2o chez les Grecs, dans la syntaxe de Chrysococca ; 3o chez les conquérants Mongols, dans les Tables Ilkhaniennes de Nassir Eddin Thoussi ; 4o chez les Chinois, dans l’Astronomie de Cochéou-King. »

» On ne doit donc pas s’étonner qu’on n’ait point trouvé dans ces tables ainsi transformées, le calcul de la variation. (Voir à cet égard la lettre adressée au Bureau des Longitudes en 1834, par M. Sédillot.)

» Ces considérations seront plus tard l’objet de mémoires spéciaux ; quant à la question principale, elle est complétement résolue ; Aboul-Wefâ est bien réellement l’auteur de la découverte de la variation. »

M. Libri nous a remis la note suivante, comme résumé de la réponse verbale qu’il a faite à la nouvelle communication de M. Sédillot.

« Après la lecture de la lettre de M. Sédillot, M. Libri demande la parole, et commence par annoncer à l’Académie que, malgré son vif