Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/274

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laquelle il écrivait pour qu’il dût la connaître, et qui cependant aurait été encore assez récente pour qu’il eût été impossible qu’elle fût déjà oubliée.

» Pour ce qui est de l’âge du manuscrit que M. Sédillot croit antérieur à Tycho-Brahé, surtout d’après le sceau du Schah-Rokh qui paraît s’y trouver, M. Libri dit que c’est une question qui ne peut être décidée que d’après l’examen du manuscrit, et qui en tout cas ne peut être résolue que d’une manière conjecturale ; car il est reconnu d’abord que l’examen de l’écriture et du papier ne suffisent pas pour déterminer avec une approximation suffisante l’époque à laquelle appartient un manuscrit, même quand il s’agit de manuscrits européens que l’on connaît beaucoup mieux que ceux qui nous sont venus de l’orient. Ensuite, en ce qui concerne le sceau, M. Libri prouve, par des exemples tirés de notre histoire littéraire, que souvent on a eu l’habitude de continuer pendant long-temps à marquer les livres d’une bibliothèque du sceau adopté par le fondateur, et il termine en indiquant l’exemple fort singulier de deux princes italiens, l’un duc d’Urbin, l’autre grand-duc de Toscane, qui, à plusieurs siècles de distance avaient adopté la même devise, devise qui dans le temps futurs pourra occasioner des doutes et des incertitudes quand il s’agira de déterminer et de distinguer les monuments qui appartiennent à l’un ou à l’autre de ces deux princes. »

MÉTÉOROLOGIE. Étoiles filantes du 14 novembre 1835.

« M. Arago communique à l’Académie l’extrait suivant d’une lettre de sir John Herschel à M. Baily, datée du cap de Bonne-Espérance.

« Pendant toutes mes explorations du ciel en novembre, j’ai été aux aguets des étoiles filantes. J’avais aussi recommandé à mon aide, M. Stone, d’épier soigneusement ces météores pendant le temps que j’aurais l’œil au télescope. Le 13 il ne vit rien ; le 14 je lui fis la même recommandation, et à 0h de temps sidéral, nous commençâmes nos explorations ordinaires en nous relevant successivement ; celui de nous deux qui n’était pas à la lunette continuant toujours à chercher des étoiles filantes. Jusqu’à 4h 8′ de temps sidéral, ni lui ni moi n’en avions encore vu une seule. À ce moment, M. Stone me cria : « Voilà la plus grande que j’aie vue de ma vie ! » Elle tomba perpendiculairement dans l’azimuth nord, un demi-point (de la boussole) ouest environ. À 4h 42′ 59″ il m’en annonça encore une grande. Celle-ci tomba au nord, deux points est. Sa chûte ne fut pas perpendiculairement ; la ligne de descente penchait un peu vers l’est. Celle-ci, sui-