Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/278

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Infusoires, et oublié, pour ainsi dire, combien les idées de grandeur sont relatives et de peu d’importance physiologique, qu’on s’est persuadé, par erreur, que la simplicité de l’organisation doit être nécessairement liée à sa petitesse. »

Physiologie. Mémoire sur l’ajustement de l’œil aux différentes distances ;
par
M. Maunoir, de Genève.

M. Maunoir considère comme un fait démontré par les expériences de sir Everard Home et de Ramsden, que la convexité de la cornée varie selon la distance de l’objet regardé[1]. Il n’est pas aussi affirmatif à l’égard des épreuves que firent ces mêmes physiciens sur un œil privé de cristallin à la suite de l’opération de la cataracte. Pour que ces épreuves pussent paraître entièrement concluantes ; « il faudrait, dit M. Maunoir, qu’elles fussent faites sur un œil dont aucune partie, excepté le cristallin, n’eût souffert ou n’eût éprouvé la plus légère altération lors de l’opération. On ne peut guère espérer que ces conditions soient obtenues d’une manière absolue chez les aveugles opérés par les méthodes les plus connues : l’abaissement et l’extraction du cristallin. Dans le déplacement ou l’abaissement, on blesse la choroïde, souvent qelques nefs ciliaires, toujours les procès ciliaires qui servent d’attache au cristallin ; on refoule celui-ci dans la partie inférieure de l’humeur vitrée, en en brisant les cellules ; et comme cette opération le sépare de ses moyens d’union sur le lieu que la nature lui a destiné et par conséquent de ses sources de vie, il devient un corps étranger dans l’œil et souvent une cause d’irritation....... Dans l’opération de la cataracte par extraction, l’œil est soumis à une épreuve qui peut altérer son pouvoir d’ajustement. Je ne veux pas parler de la plaie faite à la cornée, qui doit se guérir par première intention, et qui ne diminue en rien, ni la grande élasticité, ni la transparence de cette membrane. Ce qui me donne quelque doute sur la puissance d’ajustement d’un œil, après l’opération la plus heureuse et la mieux faite par extraction, c’est le passage du cristallin au travers de la pupille. Le cristallin opaque, et presque toujours passablement dur, est beaucoup plus

  1. Le docteur Thomas Young ayant trouvé que la faculté de voir parfaitement à diverses distances n’est pas affaiblie lorsque l’œil étant plongé dans l’eau, la lumière ne subit aucune réfraction sensible en pénétrant dans la cornée, a déduit au contraire de ses expériences, que la courbure de cette enveloppe n’éprouve jamais aucune altération. (Note du R.)