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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/28

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échantillon de sa barégine, le même que je mets en ce moment sous les yeux de l’Académie, j’ai pu, depuis six mois environ, m’éclairer sur la nature et la composition organique de cette production. Conservée, comme elle l’est, dans de l’eau alcoolisée, elle ressemble à une gelée animale ou végétale, car on peut la comparer tout aussi bien à de la colle forte presque dissoute qu’à de la gelée de pomme ou de coing.

Analyse microscopique de la barégine mucilagineuse et inorganisée de M. Longchamp.

» Lorsque sous le microscope armé du grossissement d’environ 300 fois on met, entre deux lames de verre, de petites portions de cette barégine, on reconnaît que ce n’est point une matière organique simple, homogène, mais bien un agglomérat composé des parties suivantes : 1o une sorte de gangue muqueuse, chaotique, formée d’une grande quantité de particules organiques, transparentes, sans couleur et sans mouvements monadaires ; particules provenant sans doute des nombreux débris ou détriments d’organisations végétales et animales qui ont précédé ; 2o un nombre assez considérable de sporules globuleuses ou ovoïdes, excessivement petites, enveloppées dans le mucus inorganisé de la gangue, qui leur sert, en même temps, d’habitation et de nourriture, et dont quelques-unes sont dans un état de germination plus ou moins avancée. Ces filaments, d’une ténuité extrême, sont blancs, transparents, sans cloisons, non rameux : ils annoncent le début d’une végétation confervoïde, sans doute bien connue, et sans doute aussi le commencement de ces longs filaments blancs que M. Longchamp, qui les a vus flottants dans l’eau des bains, compare à de la filasse et qui, plus tard, dans certaines conditions favorables à cette végétation, verdissent et forment alors, suivant l’expression de l’auteur, de la barégine verte filamenteuse. Parmi ces deux composants, les particules organiques et les sporules organisées, se voient, en outre, quelques autres corps, tels que des grains de sable et des débris méconnaissables dus probablement à des végétaux et à des animaux infusoires décomposés.

» Voilà tout ce que peut apprendre l’examen microscopique de la barégine de M. Longchamp.

» L’auteur n’ayant observé qu’à l’œil nu les caractères physiques de la substance gélatineuse recueillie par lui dans les eaux thermales de Barèges, ne s’est point aperçu que cette substance, non organisée, que ce chaos du règne organique n’était point pur ; qu’en lui il se trouvait, comme