Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/321

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duire sur les traces de l’astre, ne servirent, en définitive, qu’à constater sa non-visibilité.

» Faut-il ranger ce globe stellaire dans la classe de ceux dont l’apparition rare et spontanée est venue de loin en loin surprendre les observateurs, et aurait-il peut-être quelque analogie avec celui qu’on vit paraître tout-à-coup le 11 novembre 1572, dans la constellation de Cassiopée, lequel, au rapport de Tycho-Brahé, après avoir brillé du plus vif éclat, changea de couleur, s’affaiblit peu à peu, et, au bout de seize mois, disparut sans avoir sensiblement varié de position[1] ? Ou bien était-ce une comète qui, ayant passé a son périhélie à une grande distance du Soleil, s’éloignait de cet astre et de la Terre en poursuivant sa trajectoire dans les profondeurs de l’espace ? Cette dernière hypothèse n’est guère admissible, parce qu’il serait bien étrange qu’une comète, vue de la Terre, n’eût paru parcourir sur la sphère céleste qu’un arc de 1° dans l’espace de 56 jours. Il semblerait plus probable que ce point imperceptible est une planète, qui décrit autour du Soleil une orbite dont le rayon est considérable, ce qui expliquerait tout-à-la-fois la petitesse de l’arc parcouru, et comment la planète a pu rester rétrograde pendant 86 jours, qui ont dû s’écouler depuis le moment de son opposition, vers le 7 août, jusqu’à l’observation du 1er novembre. Si l’on admet la loi de progression des distances au Soleil, suivie approximativement par les autres planètes, et qui n’est qu’empirique, il faudrait que cette nouvelle planète fût à une distance du Soleil à peu près double de celle d’Uranus, exprimée par le chiffre 388, celle de la Terre au Soleil étant 10 ; ce qui donnerait environ 243 ans pour la durée de sa révolution. »

Anatomie.Lettre de M. Jacquemin, concernant le mode suivant lequel l’air pénètre des poches pneumatiques de la cavité pectoro-abdominale de l’oiseau, dans les diverses pièces de son squelette, et particulièrement sur la situation des ouvertures par lesquelles ce fluide s’avance.

« … J’ai choisi pour exemple un bon volier vieux qui avait vécu en liberté tel qu’un aigle ou un vautour. Tout l’air qui remplit les os de sa tête vient d’une même source qui est la cavité du tympan. L’air arrive dans cette cavité par la trompe d’Eustache et il en sort par quatre pasages. Le pre-

  1. L’immobilité de l’étoile de Tycho ; l’immobilité de celle observée plus tard dans le Serpentaire par Képler, établissent entre ces astres et celui de M. Wartmann, une différence manifeste et qu’il importe de ne pas perdre de vue.