» Supposant cette opinion exacte, d’où pouvait provenir cette bile ? Elle ne pouvait venir des canaux biliaires, quand même une régurgitation dans les radicules de la veine-porte eût été possible, parce que la masse dense du coagulum présentait une barrière impénétrable ; ce ne pouvait non plus être une conséquence de l’exsudation, puisque les conduits biliaires étaient vides, et qu’il n’y avait aucune apparence d’un tel effet sur les tissus environnants. »
» D’où donc, dans les cas précités, pouvait-elle provenir, si ce n’est du tube intestinal ?
» Si c’est là le fait, il serait en harmonie avec les conclusions contenues dans mon mémoire ; et si l’on admet que j’ai fait voir que la bile provient, au moyen du système de la veine-porte, du tube intestinal, on aura fait un pas dans cette recherche, et l’Académie n’exigera pas que j’établisse une hypothèse, pour rendre compte de cet état de choses si singulier en apparence.
« Une des questions les plus importantes de la physiologie est, sans aucun doute, celle relative à la spécialité des nerfs des sens.
» L’analogie présumée entre les sensations déterminées par les odeurs et les saveurs a fait admettre que chez les poissons, le sens de l’odorat était transformé en sens du goût ; l’admission de cette première hypothèse a fait penser à quelques auteurs que chez les taupes et les musaraignes, le nerf optique, non trouvé par eux, était remplacé dans ses fonctions par une branche de la cinquième paire.
» Le but de ce mémoire est principalement de prouver que ces hypothèses, qui démontreraient la non spécialité des fonctions des nerfs des sens, sont inadmissibles.
» 1o. Parce qu’il n’y a nulle analogie entre les sensations déterminées par les odeurs et celles fournies par les corps sapides, et par conséquent entre le goût et l’odorat.