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CORRESPONDANCE.
Physique. — Nouvelles expériences de M. Matteucci sur les affaiblissements que certains courants électriques éprouvent en traversant des couches liquides ou des diaphragmes solides.

Lorsque deux fils, partant des deux pôles d’une pile peu énergique, aboutissent aux deux extrémités d’un canal étroit rempli d’un liquide peu conducteur, l’intensité du courant développé peut être rendue plus grande de plusieurs manières. Elle croît à mesure que le nombre des couples de la pile augmente, ou bien à mesure que la longueur de la colonne liquide diminue, ou bien encore à mesure que ce liquide devient plus conducteur.

Un diaphragme métallique placé dans le liquide sur la route que suit le courant, affaiblit celui-ci dans tous les cas, mais dans des proportions différentes, suivant son intensité. Ainsi M. de la Rive a fait voir que l’affaiblissement dû à l’interposition d’un diaphragme, est proportionnellement d’autant moindre que le courant primitif est plus énergique, en tant du moins que l’accroissement d’énergie provient de la pile elle-même.

Le fait observé par M. Matteucci consiste en ce que l’affaiblissement d’intensité occasioné par le diaphragme est, au contraire, d’autant plus grand que le courant primitif est plus intense, si laissant la pile composée d’un nombre constant de couples, on fait varier l’énergie du courant par le seul raccourcissement de la colonne liquide, ou par un accroissement dans sa conductibilité.

La pile de M. Matteucci était une colonne de disques soudés (l’auteur n’en indique pas la nature) chargée avec de l’eau salée : le liquide du canal, tantôt de l’eau de puits, tantôt de l’eau légèrement acidulée avec de l’acide sulfurique ; le diaphragme, une lame de platine.

Ces données sont nécessaires à rapporter, car ce que l’on sait de l’influence variable des diaphragmes, suivant l’origine du courant, oblige à ne rien généraliser qu’avec beaucoup de circonspection.

M. Matteucci rapporte quelques expériences dont il résulte que l’intensité du courant augmente avec la largeur de la colonne liquide qui le transmet. Cela est exact jusqu’à une certaine limite d’élargissement ; mais le fait était connu, à ce qu’il nous paraît.