banc avait alors 800 mètres de l’est à l’ouest et 500 du nord au sud. Le fond augmentait graduellement au nord et à l’ouest depuis 4 jusqu’à 29 brasses, tandis qu’à l’est et au sud cette augmentation allait jusqu’à 45 brasses ; après cette limite la sonde n’indiquait plus tout autour qu’un très grand fond.
» M. l’amiral de Lalande vient de m’informer que depuis 1830 il est retourné deux fois à Santorin, où il s’est assuré que l’écueil avait continué de s’élever et qu’il ne présentait plus en septembre 1835, époque de sa dernière visite, qu’un fond de deux brasses, en sorte qu’il forme aujourd’hui un récif sous-marin dont les bricks ne peuvent plus s’approcher sans danger. Si cet écueil continue à s’élever d’une quantité proportionnelle, on peut calculer qu’il donnera vers 1840, naissance à une nouvelle île. »
« Dans un Mémoire présenté dernièrement à l’Académie, sur une théorie des combinaisons organiques, j’ai établi, dit l’auteur, d’après des vues particulières, la proposition suivante, qui n’était encore appuyée sur aucun exemple certain : Lorsque l’hydrogène entre dans une combinaison, mais hors du radical, il forme un hydracide ou une hydrobase.
» L’hydrure de cinnamyle seul, jusque alors, se prêtait à cette manière de voir, mais d’une manière douteuse ; car il se combine indifféremment avec les acides et, parmi les bases, avec l’ammoniaque seule. » Depuis, j’ai essayé de combiner cet alcali, en dissolution dans l’eau, avec l’hydrure de benzoïle, et j’ai obtenu, au bout d’un mois de contact, une substance incolore, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther, et cristallisée en octaèdres à base rectangulaire. Lorsqu’on traite ces cristaux par les acides ou par les bases, il se forme de l’ammoniaque et de l’hydrure de benzoïle. Je crus donc que ce corps était de l’hydrobenzoate d’ammoniaque ; mais l’analyse m’a donné une composition à laquelle j’étais loin de m’attendre, composition qui, je crois, est unique en chimie, et qui, cependant, n’en confirme pas moins d’une manière particulière la proposition que j’ai établie.
Ces cristaux se représentent par la formule suivante, , c’est-à-dire par de l’hydrobenzoate d’ammoniaque, moins de l’hydrogène et de l’oxigène dans les proportions nécessaires pour former de l’eau. C’est à cette combinaison que je donne le nom d’hydrobenzamide. Cette formule est digne de remarque sous plusieurs rapports.
