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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/56

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nombre de degrés de l’angle total, et l’on fixe l’alidade sur ce point. On fait mouvoir ensuite l’alidade du sextant principal, de manière à ramener l’image du second objet en contact avec celle du premier, et la somme des angles marqués par chacune des alidades, donne enfin l’angle désiré. Cet angle peut aller jusqu’à 260° d’amplitude, valeur qui dépasse de beaucoup tous les besoins, même dans le cas où l’observateur, rapportant la hauteur de l’astre à l’horizon de la mer, serait placé sur un point fort élevé.

» Cet instrument, d’un mécanisme aisé à comprendre, remplit le but que l’auteur s’est proposé. Il est d’ailleurs construit avec soin, et fait honneur à l’habileté de l’artiste.

» Après avoir rendu à M. Rowland la justice qui lui est due, nous ferons quelques remarques sur l’usage de son sextant. Il y a, avons-nous dit, entre les parties étamées des deux petits miroirs une bande translucide, ménagée pour faciliter la vision directe. Or, lorsque les objets qui arrivent par réflexion ne sont pas des corps lumineux, l’éclat de la lumière directe empêche de distinguer l’image beaucoup plus faible qui vient se peindre dans la partie non étamée du petit miroir antérieur. L’auteur remédie à cet inconvénient en plaçant un verre coloré d’une teinte légère entre l’objet direct et le petit miroir du grand sextant ; la lumière directe étant alors atténuée, laisse apercevoir l’image affaiblie qu’on ne pouvait distinguer d’abord à l’œil nu. Quand on se sert de la lunette la difficulté dont on vient de parler n’a pas lieu ; elle n’a pas lieu non plus lorsqu’on mesure la distance angulaire de deux astres.

» L’auteur convient que dans quelques circonstances une double image superflue du Soleil pourra se montrer dans le champ de la lunette ; c’est le cas où l’image de l’astre, venant à se réfléchir sur la surface externe du petit miroir antérieur, renvoie cette image sur la partie étamée interne de l’autre petit miroir ; mais il est toujours facile de faire disparaître celle de ces images qu’on ne doit pas observer, en faisant mouvoir de 2 degrés seulement, par exemple, l’alidade du sextant renversé : on tient compte ensuite de cette différence dans l’appréciation de l’angle total.

» Deux autres faibles inconvénients se devinent d’avance, ce sont l’augmentation du poids de l’instrument et son prix nécessairement plus élevé que celui des sextants ordinaires. Quant à cette dernière circonstance, elle n’a point une véritable gravité, puisque la question principale est ici d’obtenir la mesure d’un angle dont on ne pourrait pas connaître la valeur sans cela ; et relativement à l’excédant de poids, il n’est pas tel cependant qu’on ne