Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/577

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naient d’une direction voisine du nord, mais un peu inclinée à l’est. Le nombre des grêlons allait en augmentant, et leur grosseur allait généralement en diminuant. Au bout de quatre à cinq minutes la pluie se mêla à la grêle et finit par dominer entièrement ; à neuf heures dix minutes tout était sensiblement terminé ; à peine tombait-il encore quelques gouttes d’eau. Plusieurs coups de tonnerre s’étaient fait entendre pendant la chute.

» La forme et la structure des grêlons étaient fort remarquables. Tous ceux que j’ai examinés, sans exception, avaient un noyau intérieur ; ces noyaux étaient généralement arrondis. J’en ai cependant remarqué quelques-uns qui étaient aplatis ; leur diamètre était le plus ordinairement d’un centimètre : j’en ai trouvé de 15 millimètres.

» Dans la plupart de ces noyaux le centre était occupé par une petite boule blanche opaque, semblable à de la neige. Cette petite boule se réduisait quelquefois à un point blanc : puis se succédaient des couches concentriques alternativement limpides et translucides ou neigeuses. Lorsque ces noyaux étaient divisés en deux et polis par la fusion sur une surface plane d’une température supérieure à 0°, la section présentait l’aspect de quelques agates polyzonales.

» Il ne m’a pas paru que ces couches fussent formées par additions successives de matière et qu’il fût possible de les séparer ; bien au contraire tout le grêlon paraissait formé d’un seul jet, et il m’a été impossible, malgré le soin que j’ai porté dans mes tentatives, de réussir à trouver quelques joints naturels entre ces diverses couches, et par suite de les séparer. Il est évident pour moi que ces joints n’existaient point et que la formation des couches pourrait n’avoir point été successive.

» En cassant ces noyaux avec les dents (leur dureté n’était pas grande), ils présentaient à l’intérieur une texture radiée du centre à la surface extérieure. Cette disposition s’apercevait même assez bien dans les noyaux entiers, sans qu’il fût nécessaire de les briser. Elle semble détruire l’idée d’accroissement par couches successives.

» Les couches neigeuses du noyau renfermaient souvent des bulles d’air visibles à l’œil nu, plus ou moins volumineuses, quelquefois très petites et en très grand nombre. Quelques parties d’air formaient des lames minces, et alors les grêlons étaient irisés. Quand les bulles d’air étaient considérables en nombre et en grandeur, le grêlon devenait friable.

» Enfin ces noyaux n’étaient pas nettement tranchés dans le grêlon : ils se mêlaient insensiblement avec la partie extérieure et transparente dans la-