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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/68

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dans les actions chimiques de ces groupes, des particularités correspondantes à leur inégalité de constitution ; et ensuite les mêmes procédés serviraient pour reconnaître des lois pareilles ou analogues dans les solutions qui sont sans pouvoir sur la lumière polarisée. Ce seraient là des données bien importantes pour pénétrer le mécanisme des actions chimiques.

» J’ai beaucoup cherché si ces phénomènes offriraient quelque caractère lié à un rapport défini de proportions. D’abord il ne saurait y en avoir dans le pouvoir variable de l’acide pour une même température, puisque la relation linéaire le fait croître alors uniformément avec la proportion d’eau. Pour échapper à cette relation, veut-on en déduire le pouvoir du groupe variable, composé d’eau et d’acide ? Alors il est vrai, on trouvera que ces pouvoirs vont d’abord en croissant jusqu’à une certaine proportion d’eau, après laquelle ils s’affaiblissent indéfiniment ; et leur lieu géométrique est une parabole du second degré ayant une ordonnée maximum, celle de son sommet. Mais ce maximum ne répondra pas non plus à des nombres atomiques fixes, parce que les proportions pondérales qui le donnent varient graduellement avec la température. Il faut donc admettre d’après cet exemple, que le rapport défini des proportions n’est pas une condition toujours nécessaire, et conséquemment générale des combinaisons chimiques, quoiqu’il en puisse être souvent une condition favorable, peut-être même, dans beaucoup de cas, la seule qui nous permette de les réaliser ou d’en isoler les produits. Je prouve dans mon mémoire que ces deux modes de combinaison peuvent être distingués par leurs effets optiques, lorsqu’un ou plusieurs de leurs éléments, ainsi que leur produit, sont sensibles au réactif de la lumière polarisée ; et je donne les formules mathématiques qui résolvent alors cette question généralement.

» Jusqu’ici j’ai supposé que la lumière transmise était un rayon rouge simple. Tous les autres rayons simples suivent des lois pareilles. Pour chacun d’eux, à température égale, les pouvoirs de l’acide croissent de même, proportionnellement à la proportion d’eau, et leur lieu géométrique est de même une ligne droite. Mais, selon l’espèce du rayon auquel elles appartiennent, ces droites ont des coefficients différents qui leur donnent des ordonnées initiales et des inclinaisons diverses. Alors, quand elles coexistent, comme il arrive quand on opère avec la lumière blanche, chaque proportion d’eau y détermine d’inégales ordonnées, dont l’ordre de grandeur relatif varie à des diverses distances de l’origine. De sorte que les valeurs des déviations qui y correspondent suivront tantôt l’ordre de la réfrangibilité, tantôt l’ordre inverse, et tantôt un ordre mixte, où le violet