Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 069, 1869.djvu/234

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» Il est dit dans cette Lettre que l’on peut reconnaître qu’une force centripète en raison inverse du carré des distances fait mouvoir une planète dans une ellipse ayant son foyer au centre d’action, et de telle sorte que le rayon vecteur mené de ce centre à la planète décrive des aires proportionnelles aux temps.

» Ces propositions sont écrites dans un style assez incorrect, mais on ne peut se tromper sur le sens ; il est d’ailleurs expliqué comme il suit par M. Chasles :

« Il paraît, dit notre honorable confrère, que Galilée avait déjà su reconnaître par quelques considérations théoriques que l’attraction en raison inverse du carré des distances satisfaisait à la loi des aires de Képler, conception que nous retrouverons dans une Lettre au P. Mersenne. »

» Or on sait que la proportionnalité des aires aux temps est entièrement indépendante de la loi de l’intensité de la force, et résulte de la seule condition que sa direction passe par un point fixe. Par quels raisonnements Galilée aurait-il donc pu démontrer que la loi des aires résulterait d’une force en raison inverse du carré des distances ? Il est donc impossible que cette Lettre soit de lui ; et l’on doit en dire autant de toutes celles que l’on regarde comme faisant corps avec elle.

» Cette démonstration de la non-authenticité de la Lettre est, comme on le voit, indépendante de toute considération relative au caractère de l’écriture, et à l’état de cécité de Galilée. »


HISTOIRE DES SCIENCES. — Remarques sur quelques points de la discussion pendante devant l’Académie ; par M. Balard.

« Je regrette que notre savant confrère M. Le Verrier, après les développements scientifiques qui viennent d’exciter dans l’Académie un vif intérêt, ait cru devoir revenir sur une question de détail qui avait, dans la séance dernière, employé déjà plus de temps qu’elle ne le méritait. L’incident soulevé par M. Le Verrier aurait pu, en effet, se terminer en quelques minutes au lieu d’absorber cette séance entière, ou, pour mieux dire, il n’aurait pas même dû y avoir d’incident.

Notre excellent confrère M. Chasles croit posséder la minute de la Lettre de Galilée à Rinuccini, et quoiqu’il lui eût été fait déjà, depuis quelque temps, des observations sur les caractères et l’orthographe de cette Pièce, et qu’il sût par moi que le calque envoyé de Florence, comme spécimen de