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SÉANCE DU 22 JUIN 1908.

spaths se fait aisément, à l’aide des chlorures placés dans la flamme bleue d’un bec de Bunsen ; il est donc nécessaire d’extraire ces bases à l’état de chlorures parfaitement purs.

Pour réaliser cette séparation, j’opère de la manière suivante :

Le feldspath, réduit en poudre impalpable, est placé dans une capsule en platine et mélangé avec le double de son poids d’acide sulfurique pur à 5o pour 100. On ajoute alors, par portions successives, une solution concentrée d’acide fluorhydrique pur, jusqu’à dissolution totale. Cette opération s’effectue sans danger, sous une chapelle munie d’un bon tirage ; on achève la dissolution au bain-marié et l’on évapore à sec ; on calcine ensuite très légèrement sur un bec Bunsen de manière à enlever l’acide fluorhydrique qui pourrait rester, ainsi que l’excès d’acide sulfurique.

Le résultat de ce traitement, traité par l’eau bouillante, se dissout intégralement, c’est le cas général ; mais si le feldspath renferme de la baryte, de la strontiane ou une forte proportion de chaux, on obtient un résidu qu’on sépare et qu’on examine à part.

La dissolution renferme toutes les bases à l’état de sulfates ; on précipite l’alumine, les oxydes métalliques et la magnésie par un lait de chaux pure ajouté peu à peu dans la liqueur chaude, en agitant jusqu’à réaction alcaline.

Après avoir maintenu le tout au bain-marié pendant 5 à 10 minutes, on filtre et on lave soigneusement le précipité.

La liqueur filtrée et les eaux de lavages réunies sont évaporées au bain-marié et ramenées à un volume de 500 emS environ ; on y verse un léger excès d’une solution concentrée de chlorure de baryum, qui transforme les sulfates en chlorures, et l’on élimine l’excès de chlorure de baryum, ainsi que les combinaisons calciques, par addition d’un faible excès de carbonate d’ammonium.

Après avoir séparé par filtralion le précipité de sulfate et de carbonate insolubles, on évapore la liqueur à sec dans une capsule de platine et, par calcination, on chasse les sels ammoniacaux, ce qui donne les chlorures alcalins fondus.

Il n’y a plus qu’à les reprendre par l’eau bouillante, filtrer la dissolution pour séparer une trace de matière insoluble, et évaporer pour Jes obtenir purs.

La technique des observations spectroscopiques appliquées aux recherches de Chimie minérale a été exposée en détail dans le Livre de M. Lecoq de Boisbaudran, Spectres lumineux (Gauthier-Villars, 1874). Je me suis conformé aux indications contenues dans ce remarquable Ouvrage.

Quand les minéraux soumis au traitement indiqué ci-dessus contiennent du lithium, l’examen spectroscopique des chlorures met immédiatement en évidence la présence de cet élément. En ce qui concerne le rubidium, les choses se passent autrement ; quelques feldspaths donnent les chlorures dont l’examen spectroscopique montre de suite la double raie R6y (notation de M. Lecoq de Boisbaudran) peu intense, d’autres donnent dans cette

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