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ACADÉMIE DES SCIENCES.

noms, selon la nomenclature binaire : Tr. turgidum, Tr. Spelta, Tr. monococcum. Peu après, Schrank (1789) détacha du dernier le groupe Tr. dicoccum, et Desfontaines (1798) le Tr. durum compris dans œstivum de Linné. Il importe de constater que les subdivisions Spelta, monococcum, durum ont été conservées depuis par tous les auteurs, alors que les opinions les plus divergentes ont eu cours, au xix e siècle, relativement aux types œstivum, hybernum, réunis par Lamarck(i8g6) dans legroupe sativum, appelés vulgare par Villars, distingués des céréale par Schrank, des compactum par Hosl, divisés en muticum et en aristatum par Schtibeler, etc.

La classification moderne de Seringe (1818 et 1842), adoptée par L. et H. de Vilmorin, celles de Metzger (1824 et 184t), de Desvaux (1833), d’Alefeld (1866), deKôrnicke (f 885), ne donnent pas de nouvelles précisions sur la valeur spécifique de ces derniers groupes et les recherches dont il va être question ont été entreprises dans le but d’apporter un peu de clarté dans ce problème qui offre un intérêt considérable, tant au point de vue agricole que botanique.

L’étude des groupements de caractères (qui ne sont pas toujours indépendants), de l’hérédité offerte par les liguées pures pedigrees opposées aux liguées hybrides, et aussi des variations différentes des liguées pures et des liguées hybrides sous l’action des changements de sols et de climats, la réussite enfin de quelques hybridations difficiles ont donné à l’un de nous la conviction que les Trilicum vulgare Villars, Tr. dicoccum Schrank et Tr. turgidum L. sont, en réalité, des hybrides fertiles et stables dans lesquels on retrouve intacts un certain nombre de caractères propres aux bonnes espèces Tr. durumDesî., Tr. monococcumL. et Tr. Spelta L. Cette conviction reposait exclusivement, de même que les diagnoses des espèces, sur le groupement des caractères des épis et des épillets, et elle trouve une confirmation dans les résultats de l’étude anatomique des pailles de ces différents Blés résumés dans cette Note :

« i° Des coupes, faites à différents niveaux dans les chaumes de toutes les espèces de Triticum cultivés, montrent que la structure anatomique se complique en allant du sommet à la base et aussi que la différenciation est plus accusée chez les variétés d’hiver que chez les variétés d’été ; ce qui se traduit par un épaississement des parois cellulaires, par une augmentation du nombre et de la taille des faisceaux ligneux, par une dissémination plus considérable de ces faisceaux liée naturellement à une épaisseur plus grande de la paille. »

2 Au point de vue de la structure anatomique, en particulier en ce qui concerne le nombre, les dimensions et la réparlilion des faisceaux vasculaires des chaumes, les espèces Tr. Spelta, Tr. durum et Tr. monococcum sont très homogènes et bien distinctes.