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ACADÉMIE DES SCIENCES.

dix autres kilomètres de parcours, à la source de Gintrac, dans la vallée de la Dordogne ; celle de droite, après un parcours de 12 1<m, et après s’être divisée en 8 branches au voisinage des falaises delà Dordogne, aboutit enfin à la fontaine de Granou.

Nous n’avons pas encore vérifié ces derniers résultats à la fluorescéine ; mais d’ores et déjà on peut dire que les opérateurs ont abouti à deux points d’eau inconnus d’eux auparavant, et qui sont très vraisemblables.

Bien plus caractéristique encore est l’expérience réalisée aux grottes de Lacave (Lot), par MM. Probst, Pélaprat et l’abbé Mermet.

Nous possédons de ces grottes un plan de précision, inédit, dressé il y a une dizaine d’années par M. l’ingénieur E. Brunet et conservé jusqu’ici absolument secret. Il n’en a été publié qu’une réduction tronquée et condensée, suffisante pour l’usage touristique auquel elle est destinée, mais dont l’étude préalable aurait conduit les sourciers malins qui eussent voulu frauder, à des résultats inexacts à plusieurs centaines de mètres près.

Nous nous trouvions donc dans des conditions idéales d’expérimentation.

Les sourciers, indépendamment les uns des autres, ont commencé par piqueter à la surface du sol sur 350 m de long, un tunnel artificiel, servant d’accès aux grottes, large de 2 m,5o, haut de 2 m, coudé et situé à une profondeur de 75™ à 100’" sous leurs pieds. Ils déterminèrent ses très petites sinuosités, puis arrivèrent dans les galeries naturelles, dont ils suivirent toutes les parois.

Un plan très soigné fut dressé après leurs expériences, à la même écheHe (^Vo) que celle de l’ingénieur Brunet. Ce plan coïncida dans toutes ses parties, à 1 millimètre près, avec le premier.

L’expérience fut réussie plus tard avec même succès par M. Prodel.

Ces Messieurs déterminèrent en outre 2 km de cavités inconnues et qui vont être recherchées, ainsi qu’une rivière souterraine suivie sur 1200 m de long. La partie amont n’a pu être vérifiée, mais pour la partie aval, cette rivière qui, d’après M. Probst, se bifurquait deux, fois, fut conduite par lui jusqu’au sommet des falaises qui dominent la Dordogne, juste sur laverticale de quatre résurgences temporaires, ne fonctionnant pas à ce moment, mais bien connues de nous et qui se remirent à couler après les grandes pluies des jours suivants (courant d’octobre).

Un certain nombre d’autres expériences ont été effectuées, mais comme la vérification n’en est pas faite, nous n’en parlerons pas pour le moment.

Malheureusement, il y a sourciers et sourciers, et, pratiquement, on ne saurait être trop prudent dans le choix de ces spécialistes.

Si MM. Probst et l’abbé Mermet n’ont commis aucune erreur dans leurs expériences, si M. Pélaprat n’en a commis qu’une et encore combien vénielle, il n’en a pas été de même pour certains autres,