Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 159, 1914.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

photochimique sur le gélatinobromure, mais nullement les plus capables de déceler un élément à l’état de traces dans un composé quelconque. Ce procédé des temps de pose décroissantes ne donne nullement les mêmes résultats que celui des teneurs décroissantes, où est seulement mesurée la sensibilité quantitative vraie des raies d’un élément. J’ai toujours employé cette dernière méthode pour déterminer les raies ultimes dans les conditions réelles où leur présence pourra être utilisée. Les résultats obtenus par MM. Hartley et Moss sont, pour la presque totalité des éléments cités dans leur mémoire, en désaccord, non seulement avec ceux que j’ai trouvés, mais aussi avec ceux qu’ont fourni à MM. Pollok et Leonard les liquides où ils ont suivi la persistance quantitative des raies, et où, au contraire, les ordres de disparition de celles-ci sont généralement en concordance avec les résultats de mes recherches sur les alliages, les minéraux et les sels fondus. Citons par exemple le plomb ; MM. Hartley et Moss trouvent comme les plus fortes et les plus persistantes de ce métal, avec une seule étincelle, les raies λ 4387, 3 ; 4245,2 ; 4058,0 ; 3683,6 et cinq autres raies beaucoup plus faibles, tandis que les déterminations quantitatives directes me montrent que 4058,0 et 3683,6 sont bien les ultimes, mais que 4387,3 et 4245,2 ne présentent en réalité, malgré leur intensité, qu’une très faible sensibilité (’)[1]. Quant au bismuth, aucune des raies qui persistent sur la plaque sous l’action d’une seule étincelle n’offre de sensibilité quantitative réelle ; elles disparaissent pour des teneurs de l’ordre du centième de bismuth dans le plomb, tandis que les raies ultimes vraies λ 3067, 8 ; 2898,1 persistent encore au dix-millième, malgré l’insuffisance de leur intensité qui n’impressionne pas la plaque pour une seule étincelle du métal pur.

En comparant, comme nous voulons le faire, les spectres des diverses sources lumineuses dont il a été question, nous serons amenés à discuter leur température relative et à les classer par rapport à celle-ci. Les idées modernes, et spécialement les travaux de Ritz, nous font concevoir les raies spectrales comme attribuables à l’influence de champs magnétiques intenses siégeant dans l’atome lui-même. L’énergie de ces systèmes serait purement électromagnétique (2)[2]. Quel serait alors le rôle de la température proprement dite, surtout dans le cas de l’étincelle électrique ? Les observations suivantes nous permettront peut-être de nous en faire une idée. On sait que la décharge de la bouteille de Leyde est oscillante, et donne nais-

  1. J’avais autrefois signalé ce fait comme typique (Comptes rendus, 21 mai 1907)
  2. Walther Ritz, Gesammelte Werke, p. 180.