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CHIMIE ORGANIQUE. — Acétolyse de l’amidon.
Note de M. R. Sutra, présentée par M. G. Urbain.

Pregl[1] a préparé par action de l’anhydride acétique à froid en présence d’un peu d’acide sulfurique sur l’amidon soluble de Zulkowsky un triacétate d’amidon ; en employant une plus grande proportion d’acide sulfurique cet auteur a obtenu des acétates dérivant de produits de dégradation et qui fournissaient une dextrine par saponification.

Nous avons repris cette étude en partant de l’amidon naturel ; à chaud, la réaction est très vive, en chauffant sans précaution l’amidon est vite caramélisé.

L aeétolyse a été réalisée dans les conditions suivantes : l’amidon de maïs (10g) est introduit dans un mélange refroidi d’anhydride acétique (40cm3) et d’acide sulfurique (5cm3) ; le mélange est chauffé très lentement à 70° en agitant continuellement avec un thermomètre ordinaire : la chaleur dégagée par la réaction est alors suffisante pour maintenir la température au voisinage 75°. L’amidon se dissout en donnant une coloration rouge brun ; pour terminer l’attaque il faut chauffer vers 95°.

La solution refroidie est filtrée sur Iéna 1 G 1 et versée lentement dans de l’eau glacée en agitant énergiquement.

L’acétate formé est lavé plusieurs fois à l’eau, essoré, puis desséché sous le vide sulfurique ; il fond à 96° (bloc Maquenne).

L’analyse élémentaire et l’indice d’iode montrent qu’il s’agit d’un octoacétate de disaccharide ; le rendement calculé sur l’amidon sec est de 48 pour 100, chiffre comparable à celui atteint par la même opération sur la cellulose.

La solution concentrée de ce dérivé acétylé dans l’alcool méthylique est placée dans la glacière ; par refroidissement des cristaux apparaissent ; ceux-ci n’ont pu être isolés : ils se transforment rapidement en un sirop qui, après décantation de la solution surnageante, se concrétise et se transforme par agitation en poudre cristalline : l’excès de solvant est éliminé sous le vide sulfurique. L’évaporation de la solution méthylique à la température du laboratoire conduit au sirop et à la même poudre cristalline.

L’analyse élémentaire et l’indice d’iode montrent que cette poudre est

  1. Pregl, Monatshefte für Chemie, 22, 1901, p. 1049.